Ces chiffres témoignent de l’importance stratégique du réseau ferroviaire pour le pays, tant pour l’économie que pour le développement des infrastructures essentielles.
La Cameroon Railways Company (Camail) continue de jouer un rôle central dans le développement des infrastructures logistiques du Cameroun. Lors des Rencontres économiques de Yaoundé, qui se sont déroulées du 26 au 27 février 2025, l’entreprise a révélé investir chaque année près de 12 milliards de FCFA dans le transport ferroviaire, en plus de verser environ 10 milliards de FCFA à l’État sous forme d’impôts et de taxes.
Alain Minoué, directeur commercial et marketing de Camrail, a souligné que l’entreprise ne se contente pas de fournir des solutions de mobilité. Il a mis en avant sa contribution dans plusieurs domaines cruciaux, tels que la facilitation des enlèvements portuaires et l’amélioration de la compétitivité des corridors commerciaux. « Le chemin de fer camerounais contribue à évacuer des volumes importants de marchandises destinées à l’exportation, principalement le bois en grumes et débités, le coton fibre, le sésame, la gomme arabique, dont d’importants volumes proviennent du Tchad et de la RCA », a-t-détaillé. Ces opérations représentent des sources majeures de devises pour le pays.
Créée en 1999 après le remplacement de la Régie nationale des chemins de fer du Cameroun (Regifercam), Camrail opère sur les 918 km du réseau du Transcamerounais. Depuis sa privatisation, d’abord sous le groupe français Bolloré, puis via Africa Global Logistics (AGL), l’entreprise a constamment élargi son champ d’action en assurant non seulement le transport de passagers, mais aussi celui de marchandises vitales pour l’économie régionale.
Selon le rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales, et financières 2024 du pays, l’entreprise ferroviaire a réalisé un chiffre d’affaires de 49,7 milliards de Fcfa en 2023. Une performance en hausse de 7,4 milliards de Fcfa par rapport à 2022 où il était de 42,2 milliards de Fcfa. Ce qui représente une progression de 14,9% en glissement annuel. Selon le même rapport, à fin 2024, cette performance a été réalisée malgré des baisses sur les volumes transportés, notamment des hydrocarbures (-2,5%), des bois grumes (-38,2%), en lien avec la politique du gouvernement visant à limiter leurs exportations (par exemple, par des taxes à l’exportation), ainsi que du coton (-36,6%) dont une partie est transportée par voie routière.