La mise en œuvre du projet de migration vers la télévision numérique terrestre (TNT) lancé en 2018 devrait bientôt être opérationnelle à l’issue de la désignation d’un prestataire technique.
Le gouvernement congolais a tranché. Réuni le 12 mai 2025 à Kinshasa, le Comité national de la migration vers la TNT (CNM-TNT) a validé un changement de procédure majeur dans le processus de numérisation du paysage audiovisuel en République démocratique du Congo. L’État congolais a décidé de recourir à un marché de gré à gré pour désigner le prestataire technique en charge du déploiement de la TNT dans 54 villes du pays.
Le choix d’un marché direct, en lieu et place de l’appel d’offres restreint décidé en décembre 2024, marque un tournant. Le ministre de la Communication a souligné que cette décision a été prise « en collaboration avec le ministère du Budget », assurant que toutes les procédures ont été menées dans les règles. « Dans les prochains jours, nous aurons des éléments plus précis qui permettront aux Congolais et à tous les prestataires du secteur de connaître quel est le partenaire avec lequel nous allons évoluer », a-t-il précisé.
L’ambition du projet est d’envergure. Si la phase initiale – lancée en 2018 – a permis de connecter neuf villes à la TNT et de générer près de 82 millions de dollars au bénéfice du Trésor public, l’objectif désormais est d’élargir la couverture nationale. Initialement chiffrée à 60 millions de dollars pour 46 villes, l’extension à 54 localités laisse présager un budget révisé à la hausse, bien que le coût actualisé n’ait pas encore été communiqué.
Pour les autorités, l’enjeu est autant technologique qu’économique. La TNT permet non seulement une meilleure qualité de diffusion et un élargissement de l’offre audiovisuelle, mais aussi une rationalisation des recettes publiques via la redevance audiovisuelle. À l’heure où la RDC cherche à moderniser ses infrastructures numériques tout en sécurisant ses ressources fiscales, ce projet s’impose comme un levier stratégique de transformation.
Reste à connaître le nom du partenaire sélectionné, et surtout, les garanties offertes quant à la qualité, à la transparence du processus, et aux délais de mise en œuvre. Car dans un pays où la méfiance à l’égard des marchés publics reste forte, la réussite de cette phase dépendra autant de sa réalisation technique que de son acceptabilité politique.