Malgré un contexte de durcissement monétaire, le Cameroun a attiré une forte demande pour ses émissions de titres publics du 21 avril 2025, enregistrant une sursouscription significative sur le marché de la BEAC. Les investisseurs, alléchés par des taux en nette hausse, confirment leur appétit pour la dette souveraine camerounaise.
Le Trésor public camerounais a remporté un franc succès le 21 avril 2025 sur le marché monétaire de la BEAC. Selon les résultats publiés trois jours plus tard par la Banque des États de l’Afrique centrale, les deux émissions de bons du Trésor assimilables (BTA) ont été largement sursouscrites, témoignage d’une confiance persistante des investisseurs malgré une tension sur les taux.
La première opération, portant sur des BTA à 13 semaines de maturité, a suscité un vif engouement. Pour un besoin initial de 10 milliards de FCFA, l’État a reçu des offres pour 21,2 milliards de FCFA, soit plus du double. Quant à la seconde émission, à 52 semaines, elle a également dépassé les attentes avec 17 milliards de FCFA proposés contre 15 milliards sollicités et retenus par les autorités.
Toutefois, cette dynamique positive s’accompagne d’un renchérissement du coût de l’endettement. Les investisseurs ont exigé des taux moyens de 6,34 % pour les BTA à 13 semaines et 6,83 % pour ceux à 52 semaines. Un contraste marqué avec les rémunérations de moins de 3 % que servait encore le Cameroun début 2022, illustrant le durcissement des conditions de financement sur le marché sous-régional.
Ce changement d’environnement est en grande partie lié à la compétition accrue entre États de la Cemac pour capter la liquidité disponible. Certains d’entre eux, confrontés à des besoins budgétaires urgents, ont consenti à des taux plus élevés, tirant ainsi les exigences des investisseurs vers le haut. Une tendance qui impose aux États plus rigoureux une gestion d’autant plus fine de leur stratégie d’endettement.
Pour le Cameroun, le défi sera désormais de maintenir l’attractivité de ses émissions tout en maîtrisant le coût croissant de sa dette publique. Une équation délicate dans un contexte où la stabilité financière reste tributaire de l’équilibre entre la mobilisation efficace des ressources et la soutenabilité budgétaire à moyen terme.