Les revendications de l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) portent principalement sur les conditions de rémunération et le respect du code du travail.
Une grève générale est imminente dans le secteur pétrolier gabonais. L’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) qui comprend entra autres les entreprises Perenco, Maurel & Prom, BW Energy annonce pour le 22 mars 2025, une paralysie totale des activités de la filière. Cette annonce fait suite à une assemblée générale tenue le 12 mars dernier, au cours de laquelle le syndicat a décidé de lancer une grève, à moins qu’un accord satisfaisant ne soit atteint.
Les principaux motifs de ce mouvement d’humeur annoncé grève sont des problèmes récurrents de rémunération et des violations présumées du code du travail gabonais. Les travailleurs dénoncent depuis plusieurs mois la faiblesse de leurs conditions salariales, ainsi que le non-respect des engagements pris par les employeurs concernant la sécurité et les droits des employés. Ils dénoncent «une commission amorphe, incapable d’apaiser le dialogue social dans ce secteur» et disent être «fatigués de la pléthore de reports des travaux» depuis le lancement des négociations entre l’ONEP, l’Union pétrolière gabonaise (UPEGA), et la Commission pour le dialogue social.
Un hommage aux travailleurs disparus
En parallèle de la grève, l’ONEP a annoncé l’organisation d’un grand rassemblement le samedi 22 mars 2025 à son siège à Port-Gentil. Ce rassemblement aura une dimension symbolique importante, puisque le syndicat souhaite rendre hommage à ses collègues disparus lors de l’explosion de la plateforme Bécuna de Perenco, le 20 mars 2024. Cette tragédie, qui a profondément marqué les travailleurs du secteur, est un autre point de friction, soulignant les préoccupations liées à la sécurité sur les sites pétroliers gabonais. L’hommage s’inscrit dans une série de démarches visant à souligner les conditions difficiles dans lesquelles ces travailleurs exercent leur métier.
Le secteur pétrolier gabonais, moteur de l’économie nationale, pourrait donc être confronté à des perturbations majeures si aucune avancée n’est réalisée dans les discussions à venir. Selon les données de la Banque Africaine de Développement (BAD), en 2022, l’économie gabonaise a enregistré une croissance de 3,0 % contre 1,5 % en 2021. Cette bonne performance résulte de la bonne tenue du secteur pétrolier (+7,1 %).