Ce financement vise à réduire les importations et à garantir la sécurité alimentaire, tout en soutenant les riziculteurs locaux du pays.
Au cœur de la problématique alimentaire du Cameroun se trouve une dépendance grandissante aux importations de riz. Le pays, bien que riche en terres agricoles, peine à satisfaire sa consommation interne, et cette situation pèse lourdement sur l’économie. Pour y remédier, le gouvernement camerounais a lancé un projet stratégique destiné à transformer la filière rizicole. Grâce à un financement de 5,9 milliards de FCFA va bénéficier du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, ce projet a pour ambition de renforcer la productivité et d’assurer une autosuffisance alimentaire durable. Cette initiative représente une réponse aux défis que connaît le pays en matière de production agricole.
L’enjeu est de taille : chaque année, la demande en riz augmente, et le Cameroun peine à suivre cette tendance. En 2020, la consommation du pays était estimée à 576 949 tonnes, bien au-delà de la capacité de production locale, qui ne devrait pas dépasser 460 000 tonnes d’ici 2027. Cette situation crée un déficit qui oblige le pays à recourir aux importations pour combler le manque. Selon le ministère de l’Agriculture, même avec les efforts de développement en cours, un écart d’au moins 110 000 tonnes subsistera, nécessitant encore un soutien extérieur.
Le Projet de développement de la chaîne de valeur du riz, avec un budget global de près de 98 milliards de FCFA, vise à combler ce déficit en multipliant les actions sur plusieurs fronts. Parmi ses objectifs, le projet entend renforcer les capacités des producteurs locaux, améliorer les infrastructures de transport pour désenclaver les zones rurales et faciliter l’accès des riziculteurs aux services de base. Ce projet d’envergure constitue ainsi un levier pour améliorer les conditions de vie des petits exploitants agricoles tout en stimulant l’économie locale.
Ce programme ambitieux est soutenu par plusieurs partenaires financiers internationaux, notamment la Banque islamique de développement, le Fonds de l’OPEP, et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique. Le rôle de ces institutions dans le financement permet de garantir la viabilité du projet sur le long terme. Le soutien technique et financier apporté par ces bailleurs de fonds sera crucial pour l’atteinte des objectifs fixés.
Enfin, l’impact du projet dépasse largement les frontières de la production locale. Une fois que le Cameroun aura atteint un niveau de production suffisant, le surplus de riz pourrait être exporté vers des marchés sous-régionaux et internationaux, renforçant ainsi la position du pays dans les échanges commerciaux de la région. À travers cette initiative, le Cameroun espère non seulement répondre à ses besoins internes mais aussi s’affirmer comme un acteur clé dans le secteur rizicole en Afrique centrale.