Le ministère du Commerce vient de lancer une nouvelle plateforme visant à répondre à la difficulté de maîtriser ces recettes, tout en permettant aux citoyens et entreprises d’effectuer leurs démarches administratives à distance.
Le Cameroun fait un pas en avant vers une collecte plus efficace des recettes non fiscales. En effet, le 11 mars 2025, le ministère du Commerce a lancé une plateforme numérique permettant de simplifier le paiement et le recouvrement des recettes non fiscales. Cette initiative s’inscrit dans une série de réformes visant à moderniser la gestion des finances publiques. Selon les autorités, la dématérialisation de ces procédures permet désormais aux usagers d’effectuer leurs paiements en ligne sans avoir à se déplacer physiquement. « Une manière de faciliter l’accès aux services administratifs tout en renforçant la sécurité des recettes publiques », indique un communiqué du ministère.
Les recettes non fiscales couvrent un large éventail de recettes, des amendes administratives aux frais de documents en passant par les dividendes des entreprises publiques. Bien que leur potentiel soit estimé à 800 milliards de FCFA, leur collecte réelle reste inférieure à ces attentes. Selon les chiffres du ministère des Finances, l’État ne parvient à collecter que 300 milliards de FCFA, bien loin de l’objectif de 600 milliards, en dépit des efforts entrepris depuis plusieurs années.
La plateforme que vient de lancer le gouvernement camerounais fait partie d’un ensemble plus large de réformes qui visent à répondre à cette insuffisance de collecte. Ces réformes ont été largement inspirées par les recommandations du président Paul Biya, qui a souligné l’importance d’améliorer le recouvrement des recettes non fiscales pour renforcer les finances publiques. L’objectif est de réduire l’écart entre le potentiel théorique et les recettes effectivement réaliser, une différence qui a longtemps freiné l’efficacité du système fiscal.
Cependant, ces réformes, bien qu’ambitieuses, n’ont pas encore permis d’atteindre les résultats attendus. L’objectif pour 2025 est de collecter 361 milliards de FCFA, soit environ la moitié du potentiel théorique estimé. Ce chiffre, confirmé par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, lors d’une session à l’Assemblée nationale en décembre 2024, reste un défi de taille.
Cette nouvelle plateforme constitue un progrès notable dans l’approche numérique du recouvrement des recettes, mais elle n’élimine pas les difficultés inhérentes à ce système. Si la dématérialisation permet de faciliter les démarches pour les citoyens et les entreprises, elle ne résout pas totalement les problèmes liés à l’élargissement de la base fiscale et à la réduction des fraudes. La mise en œuvre de ces réformes repose également sur une infrastructure numérique performante, ce qui n’est pas encore garanti dans toutes les régions du pays.