Dans le cadre de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), le gouvernement congolais a annoncé une libéralisation progressive des droits de douane sur une large gamme de produits importés. Ce changement, prévu jusqu’en 2031, promet de redéfinir les relations commerciales intra-africaines, tout en soulevant des défis structurels pour le pays.
Le 3 avril 2025, le ministre du Commerce extérieur de la République Démocratique du Congo (RDC), Julien Paluku, a annoncé un plan ambitieux pour la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). D’ici 2031, la RDC s’engage à supprimer progressivement les droits de douane sur 6 230 produits importés en provenance des pays africains membres de la Zlecaf. Seuls 209 produits, soit environ 3 % de la liste totale, resteront sous un régime de protection tarifaire. Cette décision marque une étape importante dans l’intégration commerciale du pays au sein du continent africain.
Les listes des produits concernés par cette libéralisation tarifaire, ainsi que ceux qui resteront exclus, ont été élaborées en collaboration avec le secteur privé. Elles ont ensuite été transmises au secrétariat général de la Zlecaf pour approbation. Toutefois, ces listes n’ont pas encore été rendues publiques, rendant difficile l’identification précise des produits qui bénéficieront de la suppression des droits de douane ou qui continueront à être protégés par des barrières tarifaires.
Julien Paluku a également souligné que, pour que la RDC bénéficie pleinement des avantages de la Zlecaf, il est essentiel de respecter les règles d’origine. Selon ces règles, un produit ne pourra être exempté de droits de douane que si au moins 70 % de ses composants proviennent d’un pays membre de la zone. Ce principe vise à encourager la production locale et à garantir que les échanges commerciaux au sein de la Zlecaf soutiennent l’industrialisation et la diversification économique du continent.
Pour maximiser les bénéfices de cette intégration continentale, le gouvernement congolais mise également sur les zones économiques spéciales (ZES). Ces zones, destinées à attirer les investissements étrangers et à stimuler l’industrialisation, sont un élément clé de la stratégie pour améliorer la compétitivité de la RDC sur le marché intra-africain. En facilitant la production locale et en réduisant la dépendance aux importations, les ZES pourraient devenir un moteur essentiel de croissance économique pour le pays.
Cependant, la mise en œuvre de la Zlecaf en RDC n’est pas sans défis. Julien Paluku a insisté sur la nécessité de renforcer les infrastructures nationales, notamment les routes, les chemins de fer et les centrales hydroélectriques, pour garantir que le pays soit en mesure de profiter pleinement des opportunités offertes par la Zlecaf. Ces infrastructures sont cruciales pour améliorer la compétitivité de la RDC et pour permettre une circulation plus fluide des biens à travers le pays et le continent. La réussite de cette réforme commerciale dépendra donc largement de l’amélioration des conditions logistiques et énergétiques du pays.