La guerre en cours dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), notamment l’occupation des villes de Goma et Bukavu par l’AFC/M23, a entraîné des pertes fiscales significatives pour le pays.
Les conséquences économiques du conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) se font ressentir sur les finances publiques, notamment en ce qui concerne la mobilisation des recettes de l’État. Lors de son intervention à l’émission “Fauteuil Blanc” sur Télé 50 le 8 mars 2025, l’Inspecteur Général des Finances, Jules Alingete Key, a expliqué que l’occupation des villes de Goma et Bukavu par l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda, a causé des pertes considérables. “L’occupation de Goma et de Bukavu nous a fait perdre 9 % des recettes douanières”, a-t-il déclaré. Selon les estimations de la Douane, cela représente environ 200 à 250 millions de FCFA par mois.
Les pertes ne se limitent pas à la Douane. La Direction générale des Impôts (DGI) a également enregistré une baisse de 3 % de ses recettes, comme l’a précisé M. Alingete. Ces pertes sont une conséquence directe des conflits armés qui perturbent les zones stratégiques où sont collectées ces recettes fiscales. Ces régions représentent des points essentiels pour l’économie nationale, et leur occupation par des groupes armés complique la collecte d’impôts et de droits de douane.
Malgré ces pertes significatives, l’Inspecteur Général des Finances a exprimé une certaine confiance quant à la capacité du gouvernement à compenser ces déficits. “Tout cela, les mécanismes ont été mis en place pour que nous ne puissions pas vraiment ressentir le coût”, a rassuré M. Alingete. Il a ajouté que malgré la guerre, les objectifs de mobilisation des recettes pour l’année en cours seront non seulement atteints, mais dépassés. “Nous allons même aller au-delà de ça”, a-t-il assuré, soulignant que les effets négatifs des pertes dans l’Est seraient compensés.
Cette capacité à compenser les pertes fiscales se base sur des mesures mises en place par le gouvernement pour renforcer la collecte des recettes dans d’autres régions moins affectées par le conflit. L’optimisme affiché par M. Alingete s’explique également par une gestion plus rigoureuse des finances publiques et une surveillance accrue des recettes fiscales. Cependant, les pertes économiques continuent de peser sur la situation socio-économique du pays.