Malgré cette embellie, la situation énergétique reste loin de répondre aux besoins du pays. Bien que des initiatives privées soient en cours pour accroître l’accès à l’énergie, le potentiel hydroélectrique et solaire demeure largement sous-exploité.
En 2024, la République démocratique du Congo (RDC) a enregistré une légère augmentation de sa production d’électricité, avec une hausse de 303,1 gigawattheures (GWh) par rapport à 2023, soit une progression de 3,04 %. Cependant, malgré cette performance, la production totale d’électricité reste bien en deçà des besoins du pays. En effet, le pays a produit 13,6 térawattheures (TWh) d’électricité en 2024, une quantité qui représente à peine 11 jours de consommation pour la France, pourtant partiellement désindustrialisée.
La situation est d’autant plus frappante lorsqu’on compare les chiffres de la RDC à ceux de l’Afrique du Sud, leader régional en matière de production électrique. Ce dernier pays a distribué 178,68 TWh d’électricité sur les dix premiers mois de 2024, soit 13,7 fois la production annuelle de la RDC. Malgré cette faible production, l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) indique que la RDC continue de progresser dans l’augmentation de ses capacités, la production ayant augmenté de 9,8 % entre 2020 et 2024.
Les chiffres révèlent cependant les énormes défis que la RDC doit relever pour répondre à ses besoins domestiques et atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). En tenant compte des pertes sur les réseaux de transport, estimées à 46 %, l’électricité réellement disponible dans le pays serait insuffisante pour couvrir la demande de base des ménages urbains et ruraux, estimée à 8 TWh par an. Ce déficit indique la nécessité urgente d’investir dans l’infrastructure énergétique pour soutenir l’industrialisation du pays.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement congolais a ouvert la voie aux investissements privés. Depuis 2020, 37 nouveaux projets d’énergie ont été autorisés, représentant une capacité installée de 4 125,1 mégawatts (MW). Ces projets, comprenant des installations hydroélectriques, thermiques et photovoltaïques, devraient augmenter la puissance installée totale à 6 988 MW d’ici 2030. Parmi ces projets, 67 % concernent des installations solaires, représentant une capacité potentielle de 2 721 MW, un secteur qui pourrait jouer un rôle clé dans la transition énergétique du pays.
Malgré ces initiatives, la RDC reste loin de tirer pleinement parti de son immense potentiel hydroélectrique. Avec une capacité estimée à 100 000 MW et une production annuelle potentielle de 438 à 525 TWh dans des conditions optimales, la RDC pourrait devenir un acteur majeur de l’énergie en Afrique si elle parvient à développer et à exploiter ces ressources de manière optimale.