Suite à un suivi citoyen, le Centre de recherche en finances publiques et développement local -(CREFDL) a révélé la suppression des 13 députés fictifs inscrits dans la Loi de finances 2025. Ce geste permet à République Démocratique du Congo (RDC) de réaliser des économies considérables.
Dans le cadre de son suivi citoyen de l’exécution de la Loi de finances 2025, entrée en vigueur au début de l’année, le Centre de Recherche en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) a observé une avancée importante dans la gestion des dépenses publiques. En effet, l’institution a noté la suppression des 13 députés « litigieux », qui avaient été inscrits abusivement dans la rubrique des dépenses de rémunération de l’Assemblée nationale. Cette décision est le fruit d’une action de contrôle citoyen menée tout au long de l’exercice budgétaire 2024.
Selon le communiqué du CREFDL, il ressort désormais que l’État prendra en charge 500 députés nationaux, contre les 513 initialement inscrits dans le projet de loi examiné en septembre 2024. Le CREFDL a salué cette évolution, soulignant qu’elle représente une « victoire de l’action du contrôle citoyen ». Pour l’organisation, il s’agit d’une avancée majeure dans la conformité aux lois de la République Démocratique du Congo (RDC).
En chiffres, la suppression de ces 13 députés permettra à l’État de réaliser une économie significative de 1,5 million de dollars par an, soit environ 1 milliard de FCFA. Cette somme, qui aurait échappé à l’État, représente une réduction substantielle du budget de l’Assemblée nationale, obtenue grâce à l’intervention citoyenne. Cette victoire constitue un signal fort dans l’effort visant à une gestion plus transparente des finances publiques du pays.
Cependant, malgré cette avancée, le CREFDL exprime des réserves sur certains aspects de la Loi de finances 2025. L’organisation déplore le maintien des dépenses liées à la prise en charge de 2 756 membres des cabinets de l’Assemblée nationale. Selon le règlement intérieur de l’Assemblée, seuls 207 membres sont autorisés, répartis entre le personnel politique, le personnel d’appoint et le personnel domestique. Le maintien de ces postes en excédent semble être une source de gaspillage public.
De plus, la CREFDL soulève un autre point de préoccupation majeur : l’absence de transparence sur les dépenses financées par le « fonds spécial d’intervention ». Ce fonds, dont les montants alloués s’élèvent à 182 millions de dollars (environ 115 milliards de FCFA), reste flou quant à sa destination exacte. Ce montant, correspondant à la construction de 2 276 écoles en RDC, suscite des interrogations sur la gestion et la visibilité des projets financés.
Enfin, le Centre réitère ses recommandations pour une réduction du train de vie de l’Assemblée nationale et une plus grande transparence dans la gestion des finances publiques. Dans son courrier adressé au président de la Chambre basse du Parlement, Vital Kamerhe, en mai 2024, l’organisation avait déjà souligné la nécessité de revoir les effectifs et de rationaliser les dépenses. IL continue de plaider pour un contrôle renforcé des finances publiques afin de mieux orienter les ressources vers les priorités de développement du pays.