Ce prêt sera négocié avec la Banque africaine de développement (BAD) et le Fonds de l’Opep.
Le Cameroun veut mobiliser des financements pour des projets d’envergure. Le 21 février 2025, le président camerounais Paul Biya a signé un décret autorisant le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) à négocier un prêt d’un montant de 231,7 milliards de Fcfa pour des projets routiers et agricoles. Ce financement va permettre au pays de moderniser son infrastructure et de soutenir l’autosuffisance alimentaire.
Dans les détails, une grande partie du financement, soit 216,78 milliards de Fcfa sera allouée à la reconstruction de la section Ngaoundéré-Garoua de la route Douala-Ndjamena (240,85 km). Ce projet fait partie du Programme d’appui au secteur des transports phase IV (Past 4), et sera financé à hauteur de 97 % par la Banque africaine de développement (BAD). La banque versera 208,752 milliards de Fcfa via son guichet principal, et 8,028 milliards via son Fonds africain de développement (FAD), un guichet concessionnel.
La modernisation de cette route est un projet clé pour améliorer les conditions de transport entre le Cameroun et le Tchad, facilitant ainsi les échanges commerciaux dans la région. La section Ngaoundéré-Garoua représente un axe stratégique pour le développement économique du pays. Ce projet viendra renforcer la connectivité et favoriser les déplacements plus efficaces dans la zone de l’Afrique centrale.
Une autre partie du financement, 14,99 milliards de Fcfa sera utilisée pour le Projet de développement de la chaîne de valeur du riz au Cameroun (Pdcvrc). Ce projet, dont le coût global dépasse les 133 milliards de Fcfa, vise à augmenter la production nationale de riz de 10 % et à améliorer l’autosuffisance alimentaire du pays. Selon les projections, la production à l’hectare devrait augmenter de 4,25 tonnes à 6 tonnes, renforçant ainsi la sécurité alimentaire et stimulant l’économie locale.
Le prêt pour la chaîne de valeur du riz sera accordé par le Fonds de l’Opep. Ce financement fait suite à un autre prêt de 5,9 milliards de Fcfa contracté en décembre 2024 auprès du Fonds koweitien pour le développement économique arabe pour le même projet. Ce soutien international à la relance de la filière riz montre un engagement fort pour le secteur agricole du Cameroun, mais soulève également des préoccupations quant à l’endettement du pays.
Bien que ces emprunts visent à financer des projets d’infrastructure et agricoles, la question de la soutenabilité de la dette du pays reste un enjeu majeur pour les autorités. En effet, le besoin de ce nouveau prêt intervient dans un contexte où le Cameroun fait face à une dette extérieure et intérieure évaluée à 13 504 milliards de Fcfa à la fin du mois de septembre 2024. Cette dette comprend 8 596 milliards de Fcfa de dette extérieure et 4 081 milliards de Fcfa de dette intérieure, selon la Caisse autonome d’amortissement (CAA).