L’extension du terminal à conteneurs du port de Douala-Bonabéri, un projet stratégique pour améliorer les capacités du principal port du Cameroun, franchit une nouvelle étape avec un financement de 70 milliards de FCFA. Ce projet dont la mise en exploitation est prévue en 2027 s’inscrit dans un plan d’investissement ambitieux pour la modernisation du port. Avec un délai de 30 mois dédié aux études et à la construction permettra de prolonger la capacité d’accueil du port. L’accord, signé entre le Port Autonome de Douala (PAD) et la société française Negri, marque un tournant dans le renforcement de la compétitivité du port et la réduction des délais de traitement des navires.
La convention signée le 17 janvier 2025 pour une durée de 12 ans entre les deux partenaires prévoit la construction d’un quai, appelé le Quai 17, qui permettra la construction d’un quai supplémentaire de 250 mètres linéaires, à aménager des terrains et à renforcer les infrastructures logistiques. Selon les termes de l’accord, un emprunt de 70 milliards de FCFA a été contracté auprès d’un pool de banques camerounaises, dont les remboursements seront assurés par la Société d’Exploitation et de Construction du Port de Douala-Bonabéri (SCEPDB). Ce financement repose sur un mécanisme innovant, évitant ainsi d’exercer une pression directe sur les finances publiques, selon le Directeur Afrique de Negri, Stéphane Delaplace : « Ce qui fait la particularité de ce projet est qu’il associe à la fois le côté promoteur et le côté constructeur. Cette association permet d’éviter les surcoûts, contrairement à d’autres projets similaires. »
Un partenariat stratégique pour le développement du PAD
L’extension du terminal à conteneurs représente bien plus qu’une simple infrastructure. Pour Cyrius Ngo’o, le Directeur Général du Port Autonome de Douala, ce projet fait partie d’une vision plus large visant à renforcer la compétitivité du port et à répondre aux défis logistiques croissants du pays : « Les nouvelles capacités du terminal contribueront à réduire les coûts logistiques des opérateurs », indique-t-il. Ce projet va également permettre de générer des emplois directs et indirects tout en améliorant l’efficacité du terminal. En cinq ans, sous la gestion de la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC), plusieurs innovations ont déjà transformé les opérations, avec des équipements de pointe et un système de gestion automatisé qui a optimisé les flux de conteneurs et réduit les coûts.
Le projet de construction du quai 17 est particulièrement significatif pour les partenaires impliqués. Raphaël Abouem, le Directeur commercial Afrique de Negri, souligne l’importance symbolique de ce projet pour son entreprise et pour le Cameroun : « Ce projet est la concrétisation du partenariat qui a commencé il y a 10 ans avec le port de Douala. C’est un moment de fierté pour nous, car il démontre la capacité des Camerounais à réaliser des projets ambitieux et à structurer des partenariats fructueux pour leur pays. » En effet, le projet témoigne de l’expertise camerounaise mobilisée pour garantir son succès, avec un financement entièrement structuré par des acteurs locaux.