Au quatrième trimestre 2024, le secteur de la microfinance au Gabon a poursuivi sa croissance, soutenu par une forte hausse de l’épargne et un dynamisme du crédit, notamment dans le secteur du BTP. Mais la couverture rurale reste encore marginale.
Le dernier trimestre de 2024 a confirmé le bon comportement du secteur de la microfinance au Gabon. D’après les données du ministère de l’Économie, les dépôts enregistrés par les établissements de microfinance ont connu une progression spectaculaire de 35,8 % par rapport à la même période de 2023. Bien que les montants exacts n’aient pas été précisés, cette évolution témoigne d’une confiance croissante des usagers envers ces structures. Ce regain d’épargne pourrait s’expliquer par une plus grande bancarisation, la multiplication des services de proximité et la stabilisation progressive du climat économique gabonais.
En parallèle, l’encours de crédit a progressé de 8,5 % sur le trimestre. Cette dynamique est largement attribuée à l’activité soutenue dans le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP), qui mobilise de nombreuses petites et moyennes entreprises locales. Le ministère de l’Économie note une implication croissante des PME dans les projets d’infrastructures, un facteur stimulant la demande en financements. Cette tendance renforce le rôle stratégique des institutions de microfinance dans le soutien aux acteurs économiques nationaux, en particulier dans un contexte de diversification de l’économie.
Sur le plan de la solidité financière, les fonds propres du secteur restent globalement robustes, même si leur progression ralentit. Au quatrième trimestre, la hausse n’a été que de 0,6 %, contre 1,7 % le trimestre précédent. Ce coup de frein s’explique principalement par la baisse du capital social observée dans deux établissements. Toutefois, à l’échelle annuelle, les indicateurs demeurent positifs, avec une croissance de 9 % des fonds propres par rapport à 2023. Ce maintien de la stabilité est essentiel pour garantir la viabilité du secteur et renforcer la confiance des déposants et des investisseurs.
Si la structure du secteur n’a pas connu de bouleversements majeurs en 2024, des avancées notables ont été observées sur le plan territorial. La couverture géographique s’est améliorée de 4,5 % sur l’année, signe d’un effort d’expansion vers de nouvelles zones. Toutefois, cette progression reste limitée. Les établissements sont encore largement concentrés dans les principales agglomérations du pays : Libreville, Port-Gentil, Franceville et Oyem. Les zones rurales, pourtant riches en potentiel économique, demeurent peu desservies, ce qui freine l’inclusion financière dans des régions où la demande reste forte.
Le bilan du quatrième trimestre 2024 confirme la vitalité du secteur de la microfinance au Gabon, porté par une croissance soutenue de l’épargne et du crédit. Toutefois, pour maintenir cette trajectoire ascendante, plusieurs défis persistent. L’élargissement de la couverture en milieu rural, la consolidation des fonds propres et l’adaptation des produits financiers aux besoins des populations non desservies devront figurer en tête des priorités. En capitalisant sur les acquis de 2024, le secteur pourrait jouer un rôle encore plus central dans le financement inclusif et le développement économique local en 2025.