La course à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) s’intensifie. Parmi les cinq candidats retenus pour l’élection du 29 mai 2025, Abbas Mahamat Tolli, ancien gouverneur de la BEAC, mise sur son bilan en matière de réformes économiques pour convaincre les gouverneurs de la BAD.
La Banque africaine de développement (BAD) a dévoilé la liste des cinq candidats en lice pour la présidence de l’institution, à l’issue du Comité directeur du Conseil des gouverneurs des 11 et 12 février 2025. L’élection, prévue le 29 mai 2025 à Abidjan, désignera le successeur d’Akinwumi Adesina, dont le second mandat entamé en septembre 2020 arrive à son terme.
Parmi les prétendants, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, soutenu par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), se présente avec un parcours marqué par des réformes économiques et financières d’envergure. Son expérience dans la gestion des institutions monétaires et son ancrage régional en font un candidat de premier plan.
Un parcours marqué par des réformes majeures
Né en avril 1972 à Abéché, Abbas Mahamat Tolli a suivi une formation en administration des affaires à l’Université de Québec avant d’occuper plusieurs postes stratégiques. Ancien ministre des Finances du Tchad, il a également dirigé les Douanes de son pays et occupé des fonctions clés au sein de la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC) et de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC).
Nommé gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) en 2017, il a mené d’importantes réformes pour stabiliser le système financier sous-régional. Sous son mandat, le marché des titres publics a connu une expansion notable, permettant aux États de la Cemac de lever des fonds plus efficacement. L’encours des titres publics est ainsi passé de 916 milliards FCFA en 2016 à 6 413 milliards FCFA en 2023.
En parallèle, Tolli a renforcé les réserves de change de la BEAC, évitant ainsi de nouvelles dévaluations du franc CFA et consolidant la stabilité monétaire de la sous-région. Son action a contribué à restaurer la confiance des investisseurs et à améliorer la résilience économique des pays de la Cemac face aux chocs externes.
Un contexte de compétition féroce
Si Abbas Mahamat Tolli bénéficie d’un soutien important de la Cemac et d’une expertise reconnue, il devra faire face à des concurrents de poids. Parmi eux, Hott Amadou du Sénégal, ancien envoyé spécial du président de la BAD pour l’Alliance pour l’Infrastructure Verte en Afrique, et Tshabalala Bajabulile Swazi d’Afrique du Sud, ex-vice-présidente de la BAD avec plus de 34 ans d’expérience en gestion et finance.
Les cinq candidats en lice devront convaincre les gouverneurs de la BAD de leur capacité à piloter l’institution dans un contexte économique mondial incertain. Le futur président aura pour mission de renforcer l’intégration économique africaine, d’améliorer l’accès aux financements et d’accompagner les États dans leurs projets de développement durable.
Avec son expérience en gestion monétaire et en politiques de financement, Abbas Mahamat Tolli se positionne comme un candidat crédible, capable de porter une vision stratégique pour l’avenir de la BAD. L’élection du 29 mai 2025 sera déterminante pour l’orientation future de la principale institution financière du continent.