La Guinée Équatoriale, riche en hydrocarbures, cherche à diversifier son économie et à développer son secteur industriel. Dans cette optique, le pays s’est tourné vers un acteur majeur de l’industrie automobile africaine : Innoson Vehicle Manufacturing (IVM). Une délégation équato-guinéenne s’est rendue au Nigeria le 26 janvier dernier pour explorer des pistes de collaboration avec le constructeur nigérian.
Une alliance stratégique
Cette visite marque une étape importante dans les relations économiques entre les deux pays. En effet, la Guinée Équatoriale, bien que disposant de ressources naturelles importantes, souhaite réduire sa dépendance aux hydrocarbures et développer des secteurs porteurs d’avenir, comme l’industrie.
Innoson, de son côté, est à la recherche de nouveaux marchés pour ses véhicules, notamment en Afrique. Un partenariat avec la Guinée Équatoriale permettrait à l’entreprise nigériane de renforcer sa position sur le continent et de contribuer au développement industriel du pays équato-guinéen.
Selon des sources, l’objectif est de mettre en place une assemblée locale des véhicules Innoson, ce qui permettrait de créer des emplois et de réduire les importations. Innoson, dont la valeur nette est estimée à 1,5 milliard de dollars, soit 937,6 milliards de Fcfa, pourrait apporter son expertise en matière de fabrication automobile, permettant ainsi à la Guinée Équatoriale de développer ses propres compétences dans ce domaine. En produisant localement une partie de ses véhicules, la Guinée Équatoriale pourrait réduire ses importations et renforcer son autonomie économique. Aussi, ce partenariat pourrait ouvrir la voie à d’autres collaborations dans d’autres secteurs. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de substitution des importations et de développement d’une industrie automobile locale, répondant ainsi aux objectifs de diversification économique fixés par les autorités équato-guinéennes.
Innoson Vehicle Manufacturing (IVM) est un constructeur automobile nigérian qui a su s’imposer sur le marché africain grâce à ses véhicules adaptés aux conditions locales. L’entreprise assemble une large gamme de véhicules, allant des voitures particulières aux bus, en passant par les véhicules utilitaires. 70% des composants de ces véhicules sont fabriqués localement, ce qui permet à IVM de proposer des prix compétitifs et de réduire sa dépendance aux importations. Ses modèles, tels que les Fox, Umu et Uzo, sont conçus pour répondre aux besoins spécifiques des clients africains, notamment en termes de robustesse et de fiabilité sur les routes souvent difficiles du continent. En optimisant ses véhicules pour les conditions africaines, Innoson contribue à renforcer l’industrie automobile locale et à réduire la dépendance aux importations de véhicules.
Sa gamme comprend des autobus de 35, 33, 26, 22 et 18 places, des pick-ups à double cabine et des SUV. L’entreprise propose également, sur demande, des compacteurs de déchets adaptés aux besoins spécifiques de ses clients. Tous les véhicules Innoson sont conçus pour répondre aux normes de performance et de sécurité les plus élevées, tout en étant adaptés aux conditions routières africaines. Grâce à un service après-vente efficace, Innoson assure la disponibilité des pièces de rechange et garantit la maintenance de ses véhicules.
Les prochaines étapes
Les discussions entre les deux parties sont encore en cours, mais les perspectives semblent prometteuses. Les prochains mois devraient permettre de préciser les contours de ce partenariat et de définir un calendrier de mise en œuvre.
Rappelons que IVM a réussi à démocratiser l’accès à la moto au Nigeria en proposant des modèles neufs à des prix compétitifs. Grâce à sa gamme de motos, notamment les populaires modèles à trois roues, l’entreprise a considérablement réduit la part de marché des motos d’occasion importées. C’est en février 2009 que IVM a franchi une étape importante en produisant son premier véhicule. Depuis lors, l’entreprise n’a cessé de développer sa gamme et d’améliorer la qualité de ses produits, contribuant ainsi à renforcer l’industrie automobile nigériane.