Le 23 janvier 2025, le Cameroun a accueilli la signature d’un important partenariat avec le Japon. Il consacre un financement de 816 millions de FCFA pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans le pays. Ce soutien sera mis en œuvre sur trois ans et sera dirigé par le Programme alimentaire mondial (PAM). Le Japon a exprimé sa volonté de venir en aide aux populations les plus vulnérables vivant dans les zones en crise, notamment les réfugiés, les déplacés internes, ainsi que les communautés locales touchées par des difficultés alimentaires majeures. Selon l’ambassadeur japonais au Cameroun, Minani Kentaro, ce financement vise à répondre directement aux besoins des personnes en situation de vulnérabilité alimentaire.
Pour assurer une distribution efficace de cette aide, Giancula Ferrera, représentant du PAM au Cameroun assure que plusieurs acteurs seront mobilisés, y compris le secteur privé, les transporteurs, les organisations de la société civile et les ONG. Ce soutien sera destiné principalement aux régions du Nord, de l’Adamaoua, de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, où la situation alimentaire est particulièrement critique. Le PAM a également renforcé son système de suivi et d’évaluation pour garantir que l’aide atteigne directement les personnes concernées, avec des missions régulières sur le terrain.
Ce financement n’est pas une première pour le Japon, qui a déjà apporté une aide importante au Cameroun en 2024. À travers le PAM, le gouvernement japonais avait en effet octroyé 1,2 million de dollars (environ 750 millions de FCFA) pour répondre aux besoins alimentaires d’urgence de 36 000 réfugiés et déplacés internes. Ce nouvel engagement de 816 millions de FCFA témoigne de la continuité de la coopération entre les deux pays dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire, renforçant ainsi les efforts du Cameroun pour éradiquer la faim.
Une réponse à la crise alimentaire en pleine expansion
Le Cameroun fait face à une crise alimentaire croissante. Selon Food Security Cluster, entre octobre et décembre 2024, 10,82 % de la population camerounaise, soit 3 millions de personnes, étaient en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë (phase 3), avec 265 314 personnes en urgence et 2,8 millions de personnes en crise. Par ailleurs, 5, 8 millions de personnes, représentant 21 % de la population analysée, sont classées en phase 2, c’est-à-dire sous pression alimentaire.
Pour la période projetée de juin à août 2025, l’institution estime que 9,64 % de la population, soit 2,7 millions de personnes, pourraient être en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë, dont 231 003 personnes en urgence et 2,5 millions de personnes en crise. En revanche, les personnes en phase 2 (sous pression) devraient augmenter à 5, 5 millions, soit 20 % de la population totale.