Le taux d’inflation du Cameroun a atteint 4,5 % en 2024, contre 7,4 % en 2023 et 6,3 % en 2022, marquant ainsi un ralentissement global. Toutefois, cette moyenne nationale masque des disparités importantes entre les différentes régions du pays selon les données publiées par l’Institut national de la statistique (INS) du pays. Par exemple, Maroua, une ville du nord, connaît le taux d’inflation le plus élevé du pays avec 7 %, bien au-dessus de la moyenne nationale, tandis que des villes comme Garoua, Bamenda et Ngaoundéré affichent des taux plus bas, respectivement de 3 %, 3,5 % et 3,5 %. Ces écarts sont attribués à plusieurs facteurs locaux, notamment les coûts de transport et la disponibilité des produits sur le marché.
L’inflation observée en 2024 est principalement alimentée d’après l’INS par une augmentation des prix des produits alimentaires (+5,6 %) et des coûts de transport (+12,3 %). Les hausses de prix les plus significatives concernent les légumes frais, les fruits, ainsi que les huiles et graisses. Ces augmentations ont un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages, particulièrement dans les villes les plus touchées comme Maroua. Cette tendance est d’autant plus préoccupante que l’inflation en glissement annuel a continué d’accélérer, atteignant 5 % en décembre 2024, ce qui pourrait entraîner une pression continue sur les budgets des familles.
Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord, affiche le taux d’inflation le plus élevé du pays, avec 7 %. Cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs, dont les coûts de transport élevés, la faible disponibilité des produits locaux et les défis logistiques liés aux chaînes d’approvisionnement dans cette région plus éloignée. En revanche, d’autres villes comme Garoua bénéficient de conditions économiques relativement plus stables, avec un taux d’inflation de seulement 3 %. Ces disparités régionales soulignent les défis auxquels sont confrontées les autorités camerounaises pour uniformiser la gestion de l’inflation à travers le pays.
Entre 2022 et 2024, l’inflation cumulée a atteint 19,3 %, une hausse significative par rapport à la période 2013-2021 où elle se chiffrait à 17,5 %. Cette évolution représente un défi majeur pour le gouvernement, qui doit chercher des solutions à long terme pour éviter que l’inflation n’atteigne des niveaux insoutenables pour les ménages camerounais. Les perspectives d’une inflation progressive en 2025 rendent ces actions encore plus urgentes afin de maintenir une certaine stabilité économique et sociale.