Un décret présidentiel publié le 17 mars 2025 annonce une hausse significative des prix du super et du gasoil, dans un contexte de réduction des subventions et de baisse des revenus pétroliers.
Les prix des hydrocarbures sont en hausse en Guinée équatoriale. Selon le décret présidentiel publié le 17 mars 2025, le litre du super passe de 495 FCFA à 645 FCFA, soit une augmentation de de 30%, tandis que le prix du gasoil grimpe de 10%, passant de 470 FCFA à 520 FCFA. Le pétrole lampant, essentiel pour l’éclairage et la cuisine dans de nombreux foyers, demeure quant à lui à 215 FCFA le litre. Cette réévaluation des prix intervient dans un contexte de baisse des revenus pétroliers et de réduction des subventions gouvernementales, destinées à alléger le budget de l’État.
Le pays fait face à une diminution continue de sa production pétrolière, qui a chuté de 17% entre 2018 et 2022 et devrait encore diminuer de 50% d’ici 2028, en raison du vieillissement de ses champs pétroliers. Par conséquent, les subventions sur les carburants ont été réduites de 100 milliards FCFA en 2023 à seulement 30 milliards FCFA en 2024. Cette baisse de la dépendance aux subventions vise à alléger la pression sur les finances publiques, qui sont déjà fragilisées par cette chute de la production pétrolière. Selon la loi de finances 2025, les revenus pétroliers devraient se stabiliser à 1 132,1 milliards FCFA, en baisse de 8% par rapport à 2024.
Le décret présidentiel introduit également un nouveau système de distribution des carburants, avec deux segments distincts : un marché subventionné, destiné à la vente dans les stations-service, et un marché libéralisé, destiné aux ventes en dehors des stations. Les particuliers pourront acheter jusqu’à 100 litres de carburant subventionné par jour et par véhicule, et 40 litres de pétrole lampant par jour et par personne. Ce système vise à limiter les abus tout en garantissant une accessibilité au carburant pour une partie de la population.
Pour garantir un meilleur contrôle des prix et éviter toute dérive, le gouvernement a mis en place un Comité national de contrôle des prix des carburants, placé sous la tutelle du ministère des Hydrocarbures et du Développement minier. Ce comité regroupe également le ministère des Finances et les entreprises distributrices. “Ce comité se réunira chaque mois pour ajuster la structure tarifaire en fonction de l’évolution des prix sur le marché international et des coûts d’importation”, précise le décret. Cette initiative vise à assurer une gestion transparente et régulière des prix des carburants, en fonction des fluctuations du marché.
Malgré cette augmentation, les prix des carburants en Guinée équatoriale restent parmi les plus bas des pays de Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC). À titre de comparaison, le prix du super et du gasoil est respectivement 1 300 FCFA et 1 450 FCFA en République centrafricaine, de 840 FCFA et 825 FCFA au Cameroun, 775 FCFA et 625 FCFA en République du Congo, 518 FCFA et 700 FCFA au Tchad, et 595 FCFA et 575 FCFA au Gabon.