Lors du Conseil des ministres du 22 janvier 2025, le gouvernement gabonais a approuvé un emprunt de 98,39 milliards de FCFA destiné à financer le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC). Ce programme, lancé en avril 2024, a pour objectif d’améliorer l’accès aux infrastructures de base et aux services sociaux dans les zones rurales, tout en soutenant la création de chaînes de valeurs économiques. L’emprunt va être contracté auprès de Cargill Financial Services International, Inc., une entité qui appuie des projets de grande envergure.
Le PUDC vise à répondre aux défis de développement dans les communautés rurales du Gabon. Il s’inscrit dans une dynamique de réduction des inégalités territoriales, en facilitant l’accès à des infrastructures essentielles telles que l’eau potable, l’énergie, et l’assainissement. Ce programme s’aligne avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies, notamment l’ODD 1 (éradiquer la pauvreté), l’ODD 6 (accès à l’eau potable et assainissement) et l’ODD 7 (promotion des énergies renouvelables).
Lancé en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le PUDC bénéficie d’un soutien financier du PNUD à hauteur de 117 milliards de FCFA. Ce partenariat stratégique permet de maximiser les impacts du programme tout en assurant un financement complémentaire aux ressources nationales. Le programme devrait ainsi contribuer à un développement durable, en créant des emplois et en favorisant l’autosuffisance économique dans les zones rurales.
Un financement à double tranchant
Si l’emprunt annoncé permettra de financer des projets essentiels pour le développement des zones rurales, il soulève des inquiétudes quant à la soutenabilité de la dette publique gabonaise. En 2024, la dette publique représente déjà plus de 74 % du PIB du pays, un ratio élevé qui pourrait être accentué par cet emprunt supplémentaire. Le Gabon devra trouver un équilibre entre son endettement et la relance de son économie pour éviter un impact trop lourd sur ses finances publiques.
L’emprunt intervient à un moment charnière pour le Gabon, qui cherche à relancer son économie après une période de difficultés. La crise économique mondiale et la situation sanitaire ont pesé sur les finances du pays, rendant les investissements externes encore plus cruciaux. Toutefois, l’emprunt n’est pas sans risques : le pays devra démontrer sa capacité à gérer sa dette tout en assurant une croissance soutenue. Les autorités doivent ainsi garantir que les fonds seront utilisés efficacement pour soutenir une croissance durable.