Portée par les Très petites entreprises (TPE), la jeunesse et les femmes, cette effervescence s’appuie sur le Guichet numérique de l’investissement (GNI), mais reste confrontée à des défis structurels.
L’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI) a dévoilé une performance impressionnante : entre janvier et mars 2025, 4 018 entreprises ont été créées au Gabon. Mieux encore, 93 % de ces créations – soit 3 755 – ont été réalisées via le Guichet numérique de l’investissement (GNI). Ce canal digital, lancé en juin 2020, a permis une dématérialisation presque totale des procédures, confirmant l’adhésion croissante des porteurs de projets à une administration plus agile.
Cette dynamique est massivement alimentée par les très petites entreprises (TPE). Sur le trimestre, 3 421 créations ont concerné des entreprises individuelles, soit plus de 85 % du total. Face à un marché de l’emploi salarié encore étroit, l’auto-entrepreneuriat devient une réponse privilégiée pour les jeunes diplômés, les professionnels en reconversion et les femmes désireuses d’autonomie financière.
Les chiffres témoignent d’un basculement dans les profils de créateurs d’entreprises : 54 % sont des jeunes, 30 % des femmes, et 58 % sont de nationalité gabonaise. Une évolution qui reflète non seulement une volonté de prise en main individuelle face aux difficultés économiques, mais aussi un meilleur accès à l’information et aux outils numériques.
Si la formalisation progresse, les autorités reconnaissent que la pérennisation de ces jeunes entreprises reste fragile. Manque d’accès au financement, faiblesse des chaînes de valeur locales et difficulté à générer des emplois stables sont autant de défis. L’État envisage d’intensifier l’appui aux entrepreneurs, notamment en matière de formation, d’incubation et de fiscalité adaptée.
Dans un pays toujours très dépendant des hydrocarbures, cette poussée entrepreneuriale pourrait jouer un rôle structurant pour la diversification économique. À condition que les jeunes pousses passent le cap de la survie à moyen terme, leur montée en puissance pourrait redessiner le tissu productif gabonais et ancrer un développement plus endogène.