L’incident, bien que rapidement circonscrit, relance les interrogations sur l’état des infrastructures pétrolières au Gabon, où l’opérateur multiplie les investissements et fait face à une pression croissante sur ses pratiques environnementales.
Dans la nuit du 5 au 6 avril, une fuite de brut s’est produite sur le pipeline de 12 pouces Coucal – 18 pouces Rabi, à environ un kilomètre de la station Coucal, dans la province de l’Ogooué-Maritime. L’opérateur, Perenco Oil & Gas Gabon, a rapidement identifié une “perte de confinement” sur l’installation, entraînant l’écoulement d’environ 400 barils de pétrole brut. L’entreprise a aussitôt déployé “une centaine de personnes et le matériel adapté”, indique-t-elle dans un communiqué publié quelques jours après l’incident.
L’intervention rapide a permis de réparer la section endommagée du pipeline “dans les 48 heures”, précise Perenco. Plus des deux tiers du brut déversé ont été récupérés jusqu’ici. “Les opérations de nettoyage sont toujours en cours”, affirme la société, qui se veut rassurante quant à l’absence de contamination de l’environnement. “Des prélèvements d’eau ont été réalisés dans le secteur et les analyses confirment qu’aucune source ou rivière n’a été affectée”, peut-on encore lire dans le document.
Pour éviter de futurs incidents, l’entreprise prévoit un vaste chantier de modernisation. “Dans les prochains mois, environ 7 km de ce pipe 12 pouces seront remplacés”, annonce Perenco. Cette opération s’inscrit dans “le cadre du programme de maintenance planifié destiné à renforcer l’intégrité des infrastructures”, en partenariat avec les équipes des ministères du Pétrole et de l’Environnement.
Consciente de l’impact potentiel de ce type d’incident sur les communautés locales, Perenco affirme avoir “travaillé de concert avec les villages environnants”. Elle promet également un “suivi environnemental continu […] afin de s’assurer de l’absence d’impact résiduel” dans les semaines à venir. L’entreprise tente ainsi de rassurer, dans un contexte où sa responsabilité environnementale est régulièrement pointée du doigt.
Ce nouvel incident intervient alors que Perenco renforce sa présence au Gabon. Fin mars 2025, la compagnie a mis en service une nouvelle base logistique au large des côtes gabonaises, destinée à soutenir ses activités offshore. Malgré les critiques, la major franco-britannique continue de miser sur le potentiel pétrolier du pays. Reste à savoir si ses efforts en matière de sécurité et de responsabilité environnementale seront suffisants pour restaurer la confiance du public et des autorités.