Pour desserrer l’étau de sa dette intérieure, le Gabon bénéficie du soutien d’une dizaine d’institutions financières. Un plan ambitieux est lancé pour allonger la durée de remboursement de 1 065 milliards de FCFA et débloquer de nouveaux financements sur le marché régional.
Confronté à une grave crise de liquidités, le Gabon restructure massivement sa dette intérieure. Selon le ministère des Comptes publics, le pays “a souhaité améliorer significativement le profil de sa dette publique” en étendant la maturité moyenne de 592 milliards de FCFA de bons du Trésor de 2,3 à 6 ans, grâce à des “échanges volontaires avec les banques”.
Parallèlement, 473 milliards de FCFA de prêts à court terme seront convertis en titres publics. Cette opération vise à “réduire le risque de refinancement de l’encours de dette et accroître la marge de manœuvre à moyen terme”, précise un communiqué officiel. À terme, ce plan devrait libérer l’accès à 338 milliards de FCFA de nouveaux financements indispensables pour stabiliser les finances publiques.
La dette intérieure totale du Gabon s’élevait à 2 196 milliards de FCFA en février 2025, dont 1 741 milliards à échéances rapprochées sur le marché régional. Une situation critique amplifiée par la suspension, en janvier, des versements de la Banque mondiale en raison d’arriérés grandissants.
Depuis son élection début avril, Brice Oligui Nguema tente de restaurer la confiance après une année et demie d’incertitudes politiques post-coup d’État. Ce vaste plan de rééchelonnement marque une première étape pour “réduire la dépendance aux marchés de capitaux régionaux” et relancer l’économie pétrolière du pays.