Alphamin Resources a repris, le 9 avril 2025, une partie de ses opérations sur la mine d’étain de Bisie, au Nord-Kivu. Cette décision intervient malgré un contexte sécuritaire encore incertain dans l’est de la RDC.
Alphamin Resources a annoncé la relance progressive de ses activités sur le site minier de Bisie. Cette mine d’étain, située dans la province du Nord-Kivu, avait été mise à l’arrêt début mars 2025. La société évoque, dans un communiqué, le retrait des groupes armés comme principal facteur de cette reprise.
Le mouvement rebelle M23 s’est en effet éloigné de la cité de Walikale, située à 48 km de la mine, pour se repositionner à Nyabiondo et Masisi, soit à plus de 130 km à l’est du site. Un mois plus tôt, les rebelles occupaient Kashebere, à 172 km. Pourtant, la mine rouvre aujourd’hui alors que les positions ennemies sont plus proches qu’au moment de la suspension.
Plusieurs éléments ont pu peser dans la décision d’Alphamin. Le soutien exprimé par les États-Unis en fait partie. « C’était très triste de les voir suspendre leurs opérations… Nous les encourageons définitivement à reprendre », a déclaré Massad Boulos, conseiller Afrique du président Donald Trump, lors d’une visite à Kigali le 9 avril.
Le gouvernement américain cherche à sécuriser l’accès à certains métaux stratégiques. En 2024, la mine de Bisie a représenté plus de 6 % de l’offre mondiale d’étain. Alphamin est contrôlée majoritairement par Denham Capital, un fonds américain basé au Massachusetts.
La production de Bisie est également couverte par un contrat exclusif avec Gerald Metals, entreprise américaine spécialisée dans le négoce de matières premières. L’accord en cours, prolongé en 2024 jusqu’à 2028, garantit l’écoulement de l’ensemble du minerai vers les industries technologiques.