L’accord de cinq ans entre les deux parties vise à moderniser les infrastructures, transférer des compétences locales et soutenir le plan d’investissement public de plus de 3 000 milliards FCFA.
Le groupe Suez renforce sa présence en Afrique centrale avec la signature d’un contrat stratégique de 200 millions d’euros, soit environ 131 milliards FCFA, conclu avec la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). L’annonce, faite le 29 avril à Paris, marque le lancement d’un partenariat de cinq ans destiné à optimiser la production et la distribution d’eau potable dans Libreville et les principales villes du pays. Ce projet s’inscrit dans une politique d’investissement ambitieuse du gouvernement gabonais, qui vient de valider un plan de 3 000 milliards FCFA dans les secteurs de l’eau et de l’énergie.
À Libreville, Ntoum et Owendo, Suez déploiera des technologies de pointe pour cartographier les réseaux, détecter et réparer les fuites en temps réel. Dans les centres urbains de l’intérieur du pays, comme Port-Gentil, Oyem, Franceville ou Lambaréné, l’accent sera mis sur la modernisation des équipements et l’adaptation des installations aux besoins croissants des populations. En partenariat avec Saint-Gobain PAM Canalisations, les travaux visent à sécuriser l’infrastructure et renforcer la fiabilité du service, aujourd’hui affecté par des pertes en eau importantes.
L’accord prévoit également la régularisation des branchements non conformes, notamment les connexions aériennes, qui seront remplacées par des installations souterraines équipées de compteurs certifiés. Cette mesure permettra de fiabiliser la facturation et de mieux lutter contre la fraude, tout en améliorant les recettes de la SEEG. Selon Pierre Pauliac, co-directeur général Eau chez Suez, garantir un accès continu à une eau potable de qualité « s’inscrit pleinement dans la raison d’être du groupe ».
Outre les infrastructures, le contrat comprend un volet social et technique important. Suez déploiera sa méthode WIKTI pour transférer durablement les compétences aux équipes gabonaises, en collaboration avec le Centre des Métiers (CDM) de la SEEG. Cette démarche permettra d’évaluer les niveaux de savoir-faire et de proposer des formations ciblées, contribuant ainsi à la professionnalisation du secteur. Des indicateurs de performance, comme la réduction des pertes en réseau ou l’augmentation du taux de facturation, encadreront la mise en œuvre.
L’impact économique local est également au cœur du projet. Environ 60 millions d’euros (39,3 milliards FCFA) seront alloués à des PME gabonaises chargées de réaliser les travaux sous la supervision de Suez. Ces entreprises bénéficieront d’un accompagnement technique rigoureux, notamment en matière de sécurité et de qualité, afin d’assurer le respect des standards internationaux. Cette approche vise à stimuler l’emploi local et à structurer un tissu entrepreneurial autour des métiers de l’eau.