Le gouvernement gabonais anticipe une stabilisation progressive de sa dette publique sur les quinze prochaines années. Objectif : contenir le poids du service de la dette tout en soutenant la relance de l’économie hors pétrole. Un exercice d’équilibre délicat, mais stratégique pour les finances du pays.
Dans le cadre de sa stratégie d’endettement à moyen terme, le Gabon prévoit de contenir le service de sa dette publique à un niveau moyen équivalant à 24 % des recettes budgétaires entre 2025 et 2039. Ce scénario, détaillé dans la note stratégique annexée à la loi de finances 2025, permettrait de rester globalement sous le seuil de vigilance fixé à 25 %, malgré quelques tensions attendues à certaines échéances clés, notamment autour du remboursement des Eurobonds émis ces dernières années.
Les projections tablent toutefois sur une amélioration progressive de la situation après 2030. Le fardeau du service de la dette, qui pourrait momentanément atteindre 30 % des recettes dans les années à venir, serait allégé à moyen terme pour tomber autour de 10 % à l’horizon 2039. Cette évolution serait facilitée par une politique d’investissement ciblée et par la montée en puissance de secteurs non pétroliers.
La croissance économique devrait en effet atteindre une moyenne de 3 % par an sur la période, portée par les activités minières, forestières, industrielles et les services. Le pétrole, bien que toujours présent, ne représenterait plus le moteur exclusif de la performance économique. Le prix du baril est estimé à 70,4 dollars en moyenne, avec une stabilité du taux de change autour de 579 FCFA pour un dollar.
Côté finances publiques, les autorités tablent sur une mobilisation accrue des ressources internes, avec des recettes budgétaires représentant en moyenne 20,2 % du PIB. Ces prévisions s’appuient sur les réformes engagées dans les secteurs sociaux et les infrastructures, piliers du programme de Transition mis en œuvre par le gouvernement.
Sur le plan de la viabilité de la dette, les indicateurs sont jugés globalement favorables. Le taux d’endettement devrait s’établir à 29,9 % du PIB en moyenne sur la période, bien en dessous du plafond national de 35 %. Dès 2025, une baisse est attendue, ramenant ce ratio à 52,8 %, contre 55,7 % en 2024. Cette dynamique serait portée par un recours modéré à l’emprunt et une croissance nominale plus soutenue.
La pression sur la trésorerie de l’État devrait s’atténuer au fil des années. Le ratio de liquidité, encore élevé en 2025 à 50 %, devrait progressivement chuter pour atteindre 15,4 % entre 2028 et 2039. Cette baisse serait rendue possible par une gestion plus rigoureuse des engagements et une meilleure capacité à générer des recettes fiscales stables et durables.