Selon le ministère des Finances (Minfi), les RAP pour 2024 s’élèvent à 330 milliards FCFA, contre 387 milliards FCFA en 2023 et 367 milliards FCFA en 2022. Bien que l’on observe une légère baisse par rapport à l’année précédente, le volume des RAP reste élevé et continue de poser des défis économiques majeurs.
En 2018, lors de l’adoption de la réforme du Compte unique du Trésor, les RAP s’élevaient à seulement 33,5 milliards FCFA. Cette réforme visait à centraliser les ressources financières de l’État pour optimiser les décaissements et respecter les priorités nationales. Toutefois, six ans plus tard, les RAP ont décuplé, illustrant les limites des mesures mises en place.
Les délais de paiement des arriérés se sont également aggravés. En moyenne, ils sont passés de 110 jours en 2018 à 160 jours en 2024, loin des normes nationales de 60 jours et des exigences de la Cemac fixées à 90 jours.
Pour la Chambre des comptes, l’accumulation des RAP a des impacts négatifs majeurs sur l’économie : le ralentissement économique (les fournisseurs de l’État, privés de liquidités, réduisent leurs activités, entraînant un coup de frein à la croissance) ; un coût accru des services ; l’interruption des services publics ; l’intensification de la corruption et un déséquilibre budgétaire…