Le déblocage de cette enveloppe durant l’année en cours vise à apurer les arriérés fiscaux et douaniers auprès des prestataires publics.
Le ministre camerounais des Finances, Louis Paul Motaze, a annoncé le 7 mars 2025 une enveloppe de 110 milliards FCFA pour l’apurement progressif de la dette fiscale et douanière de l’État. Cette initiative s’inscrit dans un plan triennal 2024-2026, qui vise à alléger les créanciers publics en apurant les dettes commerciales, locatives, académiques et sociales. Le gouvernement camerounais avait déjà débloqué 50 milliards FCFA en 2024 pour entamer ce processus.
Selon un audit mené par le ministère des Finances, la dette globale de l’État s’élève à 671,7 milliards FCFA pour la période 2000-2019. Parmi celle-ci, la dette commerciale représente 121,6 milliards FCFA, la dette fiscalo-douanière atteint 215,8 milliards FCFA, tandis que les dettes sociales et académiques s’élèvent à 15,6 milliards et 9 milliards FCFA respectivement.
Les administrations publiques centrales sont responsables de près de 462 milliards FCFA d’impayés, suivies des entreprises publiques et des collectivités territoriales décentralisées (CTD). Les salaires des fonctionnaires, qui représentent 45 % de l’encours total des arriérés, sont un des principaux points de tension. De nombreux agents attendent plusieurs années avant de percevoir leurs premiers salaires ou les effets financiers de leurs avancements de carrière.
Cette situation crée d’importantes tensions de trésorerie, notamment pour les entreprises privées qui dépendent des paiements de l’État. Pour éviter une crise de liquidité, le gouvernement a décidé de structurer un plan de paiement progressif. La dette commerciale des CTD sera ainsi prise en charge à 70 % par l’État et 30 % par les CTD elles-mêmes.