Ce budget a été alloué à l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI) pour l’exercice en cours. Un accord signé entre régulateur et agence de sécurité marque une étape clé vers un espace numérique plus sûr.
Le Congo passe à l’action. L’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (ARPCE) a signé le 25 avril dernier un protocole d’accord avec l’Agence nationale de sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Objectif : renforcer la sécurité des réseaux et du cyberespace national. Une décision saluée par les acteurs du numérique, à l’heure où les menaces se multiplient.
Le gouvernement mise sur des moyens concrets. Pour l’année 2025, il a attribué un budget de 793 millions FCFA à l’ANSSI. Cet investissement traduit l’ambition du Congo de bâtir un espace numérique résilient et souverain. Déjà en octobre 2024, un séminaire de formation avait été organisé pour les forces judiciaires et de répression. Le message est clair : faire de la cybersécurité une priorité nationale.
L’accord entre l’ARPCE et l’ANSSI prévoit un échange sécurisé d’informations, la coordination des réponses aux incidents, et la création d’un comité paritaire. Il inclut aussi le renforcement des capacités techniques et l’élaboration de protocoles d’intervention communs. « Ce partenariat s’inscrit dans une vision plus large : celle d’un Congo numérique de confiance », a affirmé Louis-Marc Sakala, directeur général de l’ARPCE.
Pourtant, les défis restent immenses. Le Congo figure en quatrième zone selon le Global Cybersecurity Index 2024 de l’Union internationale des télécommunications. Le pays obtient un score global d’au moins 20/100, signalant un engagement encore limité. Ses résultats sont corrects en matière de cadre législatif et de coopération. Mais les scores techniques restent faibles : 0,3/20 en mesures techniques, 3,9/20 en organisation, 0,72/20 en développement des capacités.
Pour améliorer ce classement, l’exécutif compte sur la montée en puissance de l’ANSSI et sur une meilleure coordination des institutions. Les opérateurs télécoms sont au cœur du dispositif. Le secteur privé est aussi appelé à jouer son rôle, notamment en matière de prévention et de réponse aux menaces.
Le chemin vers un « Congo numérique » est encore long. Mais les premières briques sont posées. Avec des moyens financiers renforcés et une coopération institutionnelle structurée, le pays veut rattraper son retard et mieux protéger ses infrastructures numériques.