La mine de Kamoa-Kakula, en RDC, signe un trimestre historique. Production record, prix en hausse, bénéfices doublés : Ivanhoe Mines et ses partenaires tirent parti d’un marché mondial sous tension.
La mine de Kamoa-Kakula marque un nouveau jalon. Ivanhoe Mines, l’opérateur canadien, a dégagé 973 millions de dollars de chiffre d’affaires au premier trimestre 2025. Par rapport à l’an dernier, c’est un bond de 57 %. Derrière ce record, un moteur principal : le cuivre. Le site a produit 133 120 tonnes sur trois mois, soit 54 % de plus qu’en 2024. Mieux encore, les ventes ont suivi, avec près de 110 000 tonnes écoulées. Ivanhoe a aussi profité d’un prix moyen en progression, à 4,19 dollars la livre contre 3,82 dollars un an plus tôt.
Ces résultats solides se traduisent dans les comptes. L’EBITDA grimpe de 384 à 585 millions de dollars, confirmant l’accélération de la rentabilité. Le bénéfice net, lui, double pour atteindre 266 millions de dollars. Cette manne est partagée entre Ivanhoe Mines (39,6 %), le chinois Zijin Mining (39,6 %), l’État congolais (20 %) et Crystal River (0,8 %). Un équilibre de gouvernance qui reflète l’envergure internationale du projet et le rôle clé de la RDC dans le secteur minier mondial.
Ivanhoe affiche des ambitions claires. L’entreprise vise une production annuelle de 520 000 à 580 000 tonnes de cuivre en 2025. Dès 2026, l’objectif grimpe à 600 000 tonnes. En 2024, le site avait déjà produit 437 061 tonnes, un volume impressionnant. Mais l’enjeu n’est pas seulement de produire. Il faut vendre au bon moment et au bon prix. Et c’est là que le marché mondial complique le jeu.
Le cuivre reste un métal stratégique, mais son prix fluctue. Ces derniers mois, la guerre commerciale entre Washington et Pékin a provoqué des variations brutales. À Londres, la tonne est passée de 8 500 à 9 200 dollars en avril. Ces soubresauts pèsent sur les prévisions. Ivanhoe le sait : ses revenus dépendront autant des volumes extraits que de l’évolution des marchés.
Pour la RDC, Kamoa-Kakula est plus qu’un projet minier. C’est un levier de développement économique, une vitrine pour attirer des investisseurs. Avec 20 % de participation, l’État congolais bénéficie directement des performances. Mais il devra aussi gérer les défis sociaux et environnementaux liés à une telle montée en puissance industrielle.