Grâce à cette subvention de l’Union européenne (UE), une série d’aménagements à forte valeur sociale et économique seront réalisés dans la commune d’Ekok. Objectif : transformer cette infrastructure transfrontalière en moteur de développement local durable.
Un an et demi après son ouverture, le pont sur la Cross River, reliant le Cameroun et le Nigeria, entre dans une nouvelle phase. Dans la dynamique de maximiser les retombées pour les populations riveraines, l’Union européenne a débloqué un financement de 16,4 milliards FCFA. Ce soutien, inscrit dans une approche de « développement intégré », permettra de réaliser des infrastructures à usage social et communautaire. Le ministère des Travaux publics a confirmé que les marchés sont signés, et que les premières étapes de mobilisation du financement ainsi que la mise en place de la mission de contrôle sont déjà enclenchées.
Côté camerounais, la ville d’Ekok bénéficiera d’un ensemble d’équipements modernes : un giratoire de 700 m² à l’intersection des routes Kumba-Mamfe et Bamenda-Mamfe, avec un parking de 200 m², le bitumage de 5 km de voiries, la construction de trois immeubles d’habitation pour le personnel du poste frontalier, ainsi qu’une gare routière assortie d’un marché couvert. À cela s’ajoutent la réhabilitation du centre de santé, des écoles avec clôtures et latrines, deux magasins de stockage, des installations d’éclairage public et des systèmes d’adduction d’eau potable. Ces équipements visent à « améliorer les conditions de vie et garantir un avenir meilleur aux populations riveraines », selon les termes du projet.
Ce projet marque une étape importante dans la territorialisation des grands investissements publics. En couplant infrastructure stratégique et services de base, il répond aux impératifs de durabilité, de résilience et de stabilisation économique. Il s’agit non seulement d’optimiser le trafic et les échanges commerciaux avec le Nigeria, mais aussi de catalyser le développement d’un bassin de vie, jusqu’ici en marge. L’intégration de composantes sociales – santé, éducation, habitat, commerce – montre la volonté de faire du pont de la Cross River bien plus qu’un ouvrage de franchissement : un levier de transformation territoriale.
Mis en service en novembre 2022, le pont sur la Cross River relie la commune camerounaise d’Eyumodjok à la localité nigériane de Mfum. Long de 408 mètres, il s’inscrit dans une logique de renforcement de l’intégration sous-régionale et d’accélération des échanges commerciaux entre les deux géants frontaliers de la CEEAC et de la CEDEAO. Soutenu par la Banque africaine de développement pour un coût global supérieur à 21 milliards FCFA, le projet vise à fluidifier la circulation des biens et des personnes dans un corridor longtemps pénalisé par l’instabilité sécuritaire.