Le 18 décembre 2024, une étape décisive a été franchie pour améliorer la gestion des flux commerciaux entre le Cameroun et la République centrafricaine. Isidore Biyiha, directeur général du Guichet unique des opérations du commerce extérieur (GUCE), et Bertin Médard Ngounio, directeur général du Conseil centrafricain des chargeurs (CCAC), ont signé une convention de partenariat visant à faciliter et sécuriser le paiement des frais armatoriaux.
Ces frais, fixés à 800 FCFA par tonne de marchandises importées et à 600 FCFA par tonne exportée, concernent les armateurs internationaux via leurs consignataires pour des marchandises à destination ou en provenance de la RCA. Jusque-là, ces paiements étaient effectués en espèces, une méthode jugée obsolète et vulnérable.
Une révolution numérique pour une meilleure traçabilité
Grâce à cette convention, les frais armatoriaux seront dorénavant traités via la plateforme de paiement du GUCE. Cet outil technologique garantit une traçabilité optimale, en s’appuyant sur des mécanismes avancés de gestion et de sécurisation des recettes. Parmi les principales innovations, on note l’intégration d’outils de veille, de contrôle et de traitement des données massives (Big Data), qui offrent aux acteurs impliqués une meilleure compréhension des volumes et flux de marchandises.
« Cette digitalisation est un énorme gain en termes de sécurisation des recettes. La RCA, étant un pays fiscalo-douanier, dépend fortement de cette fiscalité liée au corridor. Sans ces recettes, nous ne pouvons pas atteindre les objectifs fixés par les autorités », a déclaré Bertin Médard Ngounio. Cette modernisation devrait également réduire les défis liés à la fraude et à l’insécurité.
Mettre fin à la fraude et aux tracasseries
L’une des priorités de cet accord est de lutter contre les pratiques frauduleuses et les tracasseries récurrentes sur le corridor Douala-Bangui. Ces dernières années, transporteurs camerounais et centrafricains ont souvent été victimes d’exactions, parfois contraints de payer des pots-de-vin pour traverser certaines zones. Ces abus ont provoqué de multiples mouvements de grève, menant à des fermetures temporaires de la frontière entre les deux pays.
Avec des marchandises d’une valeur estimée à 55 milliards FCFA transitant chaque année, selon la douane camerounaise, le corridor Douala-Bangui représente une artère vitale pour l’approvisionnement de la RCA. La digitalisation des paiements est perçue comme une solution durable pour restaurer la fluidité des échanges et renforcer la confiance des opérateurs économiques.