Le Congo fait face à un défi majeur dans la collecte des taxes forestières, avec des arriérés atteignant plus de 16 milliards de FCFA. En 2024, l’État n’a réussi à collecter que 6,6 milliards de FCFA, bien loin des 16,3 milliards de FCFA encore dus par les entreprises forestières. Lors d’une réunion avec ses services, la ministre de l’Économie forestière, Rosalie Matondo, n’a pas mâché ses mots, fustigeant la « léthargie » de l’administration forestière.
La ministre a clairement attribué la faible performance des recettes fiscales à l’inefficacité de l’administration forestière. Pour elle, la lenteur dans la collecte des taxes est inadmissible et a promis de prendre des mesures radicales pour y remédier. Elle a insisté sur l’urgence d’accélérer le recouvrement des arriérés et a demandé des rapports mensuels détaillant l’évolution des actions dans ce sens.
Dans le cadre de ses orientations pour 2025, Rosalie Matondo a souligné la nécessité de signer de nouvelles conventions pour l’exploitation des forêts naturelles et artificielles. Elle a notamment évoqué le projet Séquoia plantation, l’Unité forestière d’exploitation Mila-Mila et le projet de pâte à papier, des initiatives essentielles pour dynamiser le secteur forestier et améliorer la rentabilité.
La ministre a aussi mis en avant la renégociation de toutes les conventions forestières, suite à la promulgation de la loi sur le partage de la production. L’objectif est de s’assurer que les nouvelles conventions soient plus favorables à l’État et à la gestion durable des forêts. Parallèlement, l’étude socioéconomique pour la création de la société en charge de la gestion des grumes de l’État devrait être finalisée d’ici fin 2025.
Avec une contribution estimée à plus de 5 % du produit intérieur brut (PIB), le secteur forestier occupe la deuxième place dans l’économie congolaise après le pétrole. Ce secteur génère des emplois directs et indirects importants, avec environ 7 000 emplois directs et 10 000 emplois indirects. Il représente également un volume d’exportations significatif, bien que le pays ait un déficit dans la production locale de bois par rapport à la demande.
Une production en forte dépendance des importations
En 2024, le Congo a produit environ 1 754 473 m3 de bois, dont 75 % étaient des grumes. Cependant, une partie importante de la production a dû être importée, avec 428 340 m3 de grumes et 284 180 m3 de sillage. La dépendance aux importations est un frein au développement d’une véritable industrie de transformation du bois, un secteur sur lequel le gouvernement mise pour renforcer l’économie du pays.
Le gouvernement congolais ambitionne de transformer le secteur forestier en une véritable industrie de transformation du bois, afin de renforcer sa contribution au PIB et de créer davantage d’emplois. Des initiatives comme l’aménagement d’unités forestières et la délivrance de certificats d’agrément aux usagers du secteur sont des pas importants pour la formalisation de l’industrie, tout en promouvant une gestion durable des ressources.