A travers cette initiative, la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) cherche à s’affranchir des circuits financiers internationaux et à renforcer son autonomie énergétique. L’objectif est de doubler la production pétrolière du pays d’ici 2027.
La Société nationale des pétroles du Congo (SNPC) a lancé il y a trois mois, une émission obligataire d’une valeur de 300 millions de dollars, l’équivalent de 182 milliards de FCFA sur le marché financier de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Cette initiative vise à financer des projets de forage dans les champs pétroliers de Nanga, Kouakouala et Le Mayombe, tout en renforçant la production pétrolière du pays. L’opération porte le nom de “SNPC 6,5% net 2024-2029” et ambitionne de soutenir la croissance énergétique du Congo.
L’opération s’inscrit dans un contexte mondial où les flux d’investissement se dirigent de plus en plus vers des énergies renouvelables, rendant l’accès aux financements internationaux pour les projets pétroliers plus complexe. Comme l’a expliqué Vianney Ebenga, directeur des finances de la SNPC, “le paradigme des institutions financières au niveau international s’est déplacé vers l’énergie propre”, rendant ainsi difficile l’accès aux ressources nécessaires pour les projets liés aux énergies fossiles. Face à cette situation, la SNPC se tourne vers les marchés sous-régionaux pour sécuriser son financement.
Cette levée de fonds marque une étape clé dans la stratégie énergétique du Congo, qui vise à doubler sa production pétrolière pour atteindre 500 000 barils par jour d’ici 2027. En s’appuyant sur le marché financier de la CEMAC, la SNPC souhaite non seulement renforcer l’autonomie énergétique du pays, mais aussi stimuler la croissance économique et l’emploi, tout en générant des recettes fiscales importantes. Selon Aymor Ebiou, conseiller en charge des finances à la SNPC, l’entreprise doit “innover” pour combler l’écart de financement en se tournant vers les ressources locales.
Fernand Gaboumba Moukengue, directeur général de LCB Capital et arrangeur principal de l’émission obligataire, a souligné que la réussite de cette opération pourrait ouvrir la voie à une deuxième tranche de l’emprunt national. “Aujourd’hui, nous sommes plus de 20 sociétés boursières prêtes à soutenir les entreprises dans leurs projets de financement”, a-t-il précisé. Cette dynamique montre que les entreprises de la sous-région sont désormais prêtes à soutenir des initiatives de grande envergure, renforçant ainsi l’idée que l’Afrique centrale peut mobiliser ses propres ressources pour des projets stratégiques.