Avec un fonds d’un milliard de dollars, Afreximbank veut révolutionner l’industrie cinématographique africaine. L’objectif : faire rayonner les talents du continent et attirer des capitaux internationaux pour un secteur en pleine effervescence.
Lors du Creative Africa Nexus (Canex) Weekend 2024 en Algérie, Afreximbank a frappé un grand coup. La banque a annoncé le 6 mai le lancement d’un fonds de capital-investissement d’un milliard de dollars dédié au cinéma africain. Cette initiative, menée via son Fonds de développement des exportations en Afrique (FEDA), vise à transformer l’écosystème créatif du continent. Objectif affiché : soutenir la production et la distribution de contenus africains à l’échelle mondiale.
Le cinéma africain affiche une croissance rapide, mais il reste confronté à de sérieux obstacles. Le principal : l’accès au financement. Afreximbank entend y remédier en apportant ce qu’elle appelle des « capitaux patients cruciaux » à l’industrie. Pour Benedict Oramah, président de la banque, ce fonds arrive à point nommé pour catalyser le secteur et surmonter ses défis structurels.
Avec ce fonds, Afreximbank veut renforcer la visibilité internationale des cinéastes africains. L’ambition est de produire un contenu de classe mondiale, capable de résonner auprès du public global. L’initiative s’inscrit dans le programme Creative Africa Nexus (CANEX), qui comprend aussi des prix comme les Canex Shorts Awards, destinés à célébrer les voix et expériences africaines.
Selon l’UNESCO, l’industrie cinématographique et audiovisuelle africaine génère déjà 5 milliards de dollars par an. Elle emploie plus de 5 millions de personnes sur le continent. Pourtant, son potentiel reste largement inexploité, notamment faute de moyens. Le fonds d’Afreximbank pourrait ainsi être le levier qui manquait pour libérer cette croissance.
Au-delà du financement, Afreximbank veut jouer un rôle structurant. Le fonds devrait permettre d’attirer d’autres investisseurs, développer les infrastructures, et élargir l’accès aux marchés mondiaux. L’objectif est de bâtir un écosystème robuste, où la création africaine trouve enfin les moyens de son ambition.
En misant sur la créativité, Afreximbank fait un pari audacieux : celui d’un secteur capable de devenir un moteur économique majeur. Pour la banque, stimuler le cinéma et l’audiovisuel, c’est investir dans la croissance, l’emploi et l’influence culturelle de l’Afrique. Reste à voir comment les acteurs du terrain saisiront cette opportunité historique.