Après plus de deux ans de politique monétaire restrictive pour lutter contre l’inflation, cet assouplissement marque un tournant pour la sous-région. Le Comité de Politique Monétaire (CPM), réuni à Malabo, a opté pour une baisse ciblée afin de relancer l’accès au crédit et soutenir la liquidité bancaire, dans un contexte de désinflation.
La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a annoncé le 24 mars 2025, un ajustement de sa politique monétaire. Pour la première fois depuis 2022, la banque centrale a abaissé certains de ses taux directeurs. Le taux d’intérêt des appels d’offres a ainsi diminué de 5,00 % à 4,50 %, et le taux de la facilité de prêt marginal a été réduit de 6,75 % à 6,00 %. Ces ajustements visent à favoriser l’accès au crédit et à alléger les tensions de liquidité dans le secteur bancaire.
Cette décision est significative. En effet, la BEAC avait adopté une politique restrictive dès 2022 pour contenir l’inflation, qui avait atteint 6,0 % la même année. Depuis, l’inflation a progressivement diminué, atteignant 4,1 % en 2024. La prévision pour 2025 est de 2,9 %, revenant ainsi sous la norme communautaire des 3 %. Ce recul de l’inflation justifie l’assouplissement de la politique monétaire.
Le maintien du taux de la facilité de dépôt à 0 % témoigne cependant de la volonté de la BEAC de continuer à inciter les banques commerciales à utiliser leurs excédents de liquidités pour financer l’économie. Cet outil empêche les banques de “parquer” leurs liquidités à la BEAC, favorisant ainsi une circulation plus active de la monnaie dans le système économique.
Les baisses de taux annoncées par l’institution bancaire de la CEMAC visent à améliorer l’accès au crédit dans la sous-région. Le taux d’intérêt des appels d’offres, notamment, est un levier important pour refinancer les banques commerciales. La réduction de ce taux devrait donc faciliter l’octroi de crédits aux entreprises et aux particuliers, stimulant ainsi la consommation et l’investissement.
Cette mesure s’inscrit dans un contexte économique global où plusieurs grandes banques centrales, telles que la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE), ont également assoupli leurs politiques monétaires. Ces ajustements internationaux, accompagnés d’une désinflation progressive, influencent directement les conditions financières dans la zone CEMAC, dont fait partie la BEAC.