Avec cet appui de la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé (ICD), CCA-Bank renforce son engagement dans la finance islamique. Une opportunité pour les PME locales d’accéder à un financement éthique, et pour la banque, un défi stratégique de taille dans un marché encore à conquérir.
CCA-Bank franchit une nouvelle étape dans sa quête d’expansion et d’inclusion financière. La banque camerounaise vient de bénéficier d’un financement de 15 millions d’euros soit l’équivalent de 9,8 milliards de FCFA accordé par la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé (ICD), branche du Groupe de la Banque Islamique de Développement. Ce partenariat vise à mieux accompagner les PME nationales, tout en renforçant l’ancrage de la finance islamique au Cameroun.
Plus qu’une ligne de crédit, ce financement s’inscrit dans une logique de transformation du paysage bancaire local. La finance islamique, basée sur le partage des risques, l’interdiction de l’intérêt et des principes éthiques, offre une alternative sérieuse au modèle conventionnel. En ciblant prioritairement les secteurs de l’agroalimentaire, du transport et de la santé, CCA-Bank entend stimuler la croissance des entreprises locales tout en répondant à un besoin longtemps ignoré.
Ce virage stratégique a été rendu possible grâce à l’accréditation récemment obtenue de la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), autorisant CCA-Bank à opérer une section dédiée à la finance islamique. Dans la foulée, deux agences spécialisées verront bientôt le jour : l’une à Tsinga, à Yaoundé, l’autre à Shell New Bell, à Douala. Ces antennes proposeront des produits conformes aux règles de la Charia, dans un environnement moderne et sécurisé.
Le défi reste toutefois considérable. Pour beaucoup, la finance islamique demeure méconnue, voire mal comprise. Il faudra donc évangéliser le marché, éduquer les clients potentiels, rassurer sur la conformité juridique, et développer des produits compétitifs face à ceux du système classique. CCA-Bank devra aussi démontrer que ce modèle est non seulement viable, mais capable de soutenir efficacement l’activité économique.
Pour les PME camerounaises, cette initiative pourrait bien changer la donne. Trop souvent exclues du financement traditionnel, elles trouvent ici une nouvelle source de liquidité, adossée à une logique de partenariat plutôt que de dépendance. C’est toute la promesse de ce tournant : bâtir un écosystème où inclusion financière et développement durable ne sont plus des slogans, mais des réalités tangibles.