La société Globeleq a récemment informé le public de la décision de réduire la production d’électricité de ses centrales de Kribi et Dibamba. Une mesure prise en raison du non-paiement des factures dues par Eneo (concessionnaire de la production, de la distribution et de la vente de l’énergie électrique au Cameroun), qui s’élèvent désormais à 137 milliards de FCFA. Cette situation, que la société qualifie de « non sollicitée et dommageable », a des répercussions directes sur la capacité des entreprises KPDC (Kribi Power Development and corporation) et DPDC (Dibamba Power Development and Corporation) à réaliser les maintenances nécessaires pour garantir une production d’énergie stable et sécurisée. La sécurité des équipements et du personnel des deux centrales étant compromise, Globeleq a été contraint de prendre cette décision pour préserver l’intégrité des installations.
Les réductions de production des centrales de Kribi et Dibamba ont directement impacté l’approvisionnement en électricité, aggravant ainsi la crise énergétique qui touche le pays. Cette situation de rationnement, qui affecte tant les ménages que les industries, n’est pas sans conséquences pour l’économie camerounaise. La société Globeleq a souligné qu’elle avait proposé plusieurs solutions à Eneo et au gouvernement camerounais pour permettre un redémarrage rapide et complet des deux centrales. Toutefois, ces solutions n’ont pas encore permis de résoudre les problèmes de paiement, ce qui maintient le pays dans une situation de pénurie d’électricité.
La réduction ou l’interruption de son approvisionnement par Globeleq n’est pas un fait nouveau. Pour pousser l’entreprise Eneo à régler ses factures impayées, la société britannique avait été entièrement stoppée la centrale à gaz de Kribi en septembre 2024. Entre novembre et décembre 2023, les deux unités avaient cessé de fournir de l’énergie, privant ainsi une grande partie du pays, y compris Yaoundé, de courant.
En plus de la réduction de la production de ces deux centrales, la baisse de production de l’ordre de 70 mégawatts impacté par l’étiage des centrales hydroélectriques d’Edéa, Songloulou et du barrage de Memvé’élé aggrave les rationnements énergétiques depuis plusieurs mois dans le pays. Pour limiter ces coupures intempestives d’électricité, Nachtigal Hydro Power Company (NHPC) a annoncé l’injection de 60 mégawatts supplémentaires dans le réseau interconnecté Sud du pays depuis le 14 janvier dernier, grâce à la mise en service du 6e groupe du barrage hydroélectrique de Nachtigal. La mise en service future d’un 7e et dernier groupe par NHPC va porter à une fourniture totale de 420 mégawatts.