Le 2 janvier 2025, la Société financière internationale (SFI), a accordé un prêt de 60 millions de dollars, soit 37,5 milliards de FCFA, à Afriland First Bank, l’un des leaders du marché bancaire au Cameroun. Cette initiative vise à soutenir le financement des petites et moyennes entreprises (PME). Le prêt permettra ainsi de renforcer l’accès des PME aux crédits à long terme, crucial pour leur développement.
Le financement de la SFI se compose de deux parties : 12,6 milliards de FCFA sont directement financés par la SFI, tandis que les 25,3 milliards de FCFA restants proviennent d’autres prêteurs partenaires. La durée de l’emprunt est de cinq ans, avec une période de grâce de 12 mois. Cette facilité de crédit bénéficie également d’une garantie collective de 1,9 milliard de FCFA de l’Association internationale de développement (IDA), ce qui vise à réduire les risques pour les prêteurs. L’objectif est d’encourager le financement d’au moins 25% des entreprises dirigées par des femmes, un domaine souvent négligé dans le financement des PME au Cameroun.
Le Cameroun connaît une situation paradoxale en ce qui concerne l’entrepreneuriat féminin. Bien que les femmes dirigent 38% des entreprises du pays et représentent 51% de la population, elles font face à d’importantes difficultés pour accéder aux financements nécessaires au développement de leurs projets. Selon la Banque mondiale, les femmes entrepreneurs gèrent 23% des PME manufacturières, mais elles rencontrent des obstacles majeurs, notamment des conditions de financement moins favorables et un accès limité aux prêts bancaires.
Cette initiative vise à remédier en partie à cette situation, en accordant une priorité au financement des entreprises dirigées par des femmes. Les femmes entrepreneures camerounaises bénéficient souvent de la discrimination et des difficultés liées à l’accès au crédit, malgré leur rôle important dans l’économie. Ce prêt représente donc une réelle opportunité pour renforcer l’inclusion économique et stimuler la croissance des PME, contribuant ainsi à un développement économique plus équilibré et à la réduction des inégalités.