Ces dernières années, le secteur de la cimenterie au Cameroun a enregistré une croissance significative. En 2025, quatre nouveaux projets viendront compléter le paysage industriel du pays selon le ministre par intérim de l’Industrie, Fuh Calistus Gentry. Il s’agit Central Africa Cement, Sinafcim, Yousheng Cement et Empire. Parmi ces projets, deux devraient être opérationnels dès le premier trimestre 2025, avec pour objectif d’augmenter la capacité de production nationale. Cette expansion marque un tournant pour le secteur, qui ambitionne d’atteindre une production de 12,5 millions de tonnes par an.
L’un des projets phares est la cimenterie chinoise Yousheng Cement, qui sera installée dans la zone portuaire de Douala, capitale économique du Cameroun. Ce projet a déjà suscité des discussions publiques sur son impact environnemental. Parallèlement, la société Sinafcim prévoit d’implanter une unité de production à Kribi, avec une capacité de production de 500 000 tonnes par an. Ces nouvelles installations devraient non seulement stimuler l’économie locale, mais aussi contribuer à diversifier l’offre sur le marché du ciment.
L’arrivée de nouveaux acteurs a profondément changé le paysage du ciment au Cameroun, mettant fin au monopole des Cimenteries du Cameroun (Cimencam), qui a dominé le marché pendant 48 ans. De nouveaux concurrents tels que Dangote Cement, Cimaf, Medcem et Mira Company ont rapidement gagné des parts de marché, et la production nationale atteint désormais 4,7 millions de tonnes par an. Toutefois, cette capacité reste insuffisante pour répondre à la demande projetée de 6,8 millions de tonnes en 2025.
Une dynamique favorable, mais des prix toujours élevés
Malgré cette dynamique positive, les prix du ciment demeurent élevés, oscillant entre 5100 et 5300 FCFA pour un sac de 50 kg. Cette situation, en grande partie due aux coûts d’importation du clinker, suscite des préoccupations parmi les consommateurs. Face à cela, le ministre du Commerce a annoncé, en décembre 2024, une baisse des prix de 100 à 150 FCFA par sac. Ces ajustements, bien que modestes, devraient permettre d’atténuer les pressions sur le pouvoir d’achat des Camerounais.
L’objectif de doubler la production nationale de ciment à court terme soulève des interrogations sur la capacité réelle du pays à atteindre l’autosuffisance. Si les projets en cours apportent des réponses à la demande croissante, la question des coûts d’importation et de la compétitivité des prix reste cruciale pour assurer la stabilité du marché et la satisfaction des consommateurs. La poursuite de l’extension de la capacité industrielle et des réductions de coûts sera essentielle pour garantir un avenir prospère au secteur.