En mars 2018, le gouvernement camerounais lançait une opération de grande envergure pour assainir le fichier solde de l’État. Baptisée Coppe (Comptage Physique des Personnels de l’État), cette initiative visait à garantir que seuls les agents publics effectivement présents à leur poste percevaient leur salaire. L’opération concernait plus de 310 000 fonctionnaires et a abouti à la suspension de plus de 15 000 agents. Les résultats de cette action se sont concrétisés par une réduction significative des salaires indus, permettant de réaliser des économies substantielles.
Une cérémonie récemment tenue à Yaoundé, a marqué la restitution des fonds récupérés au Trésor public par les banques. Ces sommes, qui s’élèvent à 14,5 milliards de FCFA, ont été retournées au gouvernement après un travail de recouvrement mené par les institutions financières. Cette étape symbolique, présidée par le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, représente un taux de recouvrement de 94% par rapport aux 15,5 milliards attendus.
Pour calculer la créance à recouvrer, un audit approfondi a été réalisé en 2022 sur les comptes des agents suspendus. Ce travail a permis de déterminer les sommes exactes à récupérer. Selon le ministre des Finances, cette démarche s’inscrit dans le cadre d’une gestion transparente et rigoureuse des fonds publics, dans le but de renforcer la confiance des citoyens et des partenaires financiers.
Une opération réussie, mais pas encore terminée
Bien que le recouvrement des fonds ait été largement couronné de succès, le membre du gouvernement a précisé que la remise des procès-verbaux ne clôt pas complètement l’opération. En effet, certains agents concernés par la suspension des comptes peuvent encore soumettre des pièces justificatives pour contester les décisions. Ces recours seront examinés avec soin afin d’assurer que seules les sommes dues sont effectivement récupérées.
Au-delà de la simple récupération des salaires indus, l’opération Coppe avait pour objectif principal d’assainir le fichier solde de l’État et d’éviter les abus. En suspendant les comptes des agents fictifs ou absents, le gouvernement a non seulement assaini ses finances mais a aussi renforcé la rigueur administrative dans le paiement des salaires. Cela a permis de réaliser des économies annuelles de l’ordre de 35 milliards de FCFA. En plus de la réduction des salaires indus, l’État a renforcé sa capacité à gérer les finances publiques, en évitant les fuites de fonds qui étaient souvent dues à la présence d’agents fictifs dans le fichier de la fonction publique.