Ce programme vise à améliorer la desserte en eau pour plus d’un million de Camerounais d’ici 2050.
Face aux inégalités d’accès à l’eau entre les zones urbaines et rurales, le Cameroun veut mettre en place un projet de 300 mini-réseaux d’adduction d’eau potable pour un coût est estimé à 276 milliards de FCFA. Selon le ministre camerounais de l’eau et de l’énergie, Gaston Eloundou Essomba l’objectif est d’augmenter de 6 % l’accès à l’eau potable en milieu rural. À terme, plus d’un million de personnes pourraient bénéficier de cette initiative, avec un approvisionnement quotidien de 41 000 m³ d’eau.
Ce projet, soutenu par la Banque africaine de développement (BAD), découle d’études menées entre 2022 et 2023 pour définir les zones prioritaires et les technologies adaptées. Les mini-réseaux auront une durée de vie de 25 ans et seront alimentés par des panneaux solaires photovoltaïques. Ces installations visent à améliorer le quotidien des habitants ruraux, en passant de 20 à 35 litres d’eau par habitant et par jour.
Le gouvernement camerounais a récemment organisé une table ronde à Yaoundé pour promouvoir le projet auprès des bailleurs de fonds internationaux. Plusieurs institutions ont déjà manifesté leur intérêt, notamment la Banque mondiale, qui s’engage à financer la construction de mini-réseaux dans les régions du Nord, de l’Extrême-Nord et de l’Adamaoua. La BAD prévoit quant à elle de compléter ces projets en intégrant des infrastructures supplémentaires, comme des barrages collinaires.
Les enjeux sont importants. Actuellement, 48 % des ménages ruraux ont accès à l’eau potable, contre 82 % en milieu urbain, selon les dernières statistiques. Cette inégalité accentue les difficultés pour de nombreuses populations rurales qui peinent à accéder à cette ressource essentielle. Le projet vise à combler cet écart et à améliorer les conditions de vie des Camerounais.
Le projet s’inscrit dans la Stratégie nationale de développement (SND30), dont l’objectif est d’atteindre 90 % d’accès à l’eau potable d’ici 2030. Actuellement, le pays enregistre un taux d’accès de seulement 56 %, un chiffre jugé insuffisant face aux défis du développement.