Le Cameroun, l’un des pays d’Afrique centrale attirant de nombreux expatriés, a récemment mis en place une réforme fiscale qui touche directement les travailleurs étrangers. Le ministère des Relations extérieures (Minrex) a annoncé l’instauration d’une taxe de 5% sur les honoraires annuels des consultants individuels et experts étrangers exerçant sur le territoire. Cette mesure a été confirmée lors de la réunion de sensibilisation organisée le 24 janvier 2025, visant à expliquer la nouvelle législation à travers les missions diplomatiques et consulaires.
Le changement législatif impose ainsi aux travailleurs étrangers de verser des frais de visa calculés en fonction de leurs revenus. Ce pourcentage sera désormais intégré à leurs contrats de travail, ce qui pourrait affecter directement leurs rémunérations. En pratique, cela signifie que pour chaque contrat signé, un montant supplémentaire sera dû en tant que frais administratifs, représentant 5% des honoraires perçus par l’expatrié au cours de l’année.
Renforcer les finances publiques
L’objectif principal de cette réforme est d’améliorer la collecte de recettes non fiscales pour l’État camerounais. En 2024, ces frais avaient rapporté 5 milliards de FCFA, et le gouvernement prévoit d’atteindre 14 milliards de FCFA en 2025. Cet effort vise à augmenter les ressources disponibles pour financer divers projets de développement, notamment dans le secteur de la formation professionnelle.
En effet, une partie des recettes générées par ces frais de visa sera affectée à la formation des travailleurs camerounais. Le gouvernement a souligné que les contributions des expatriés serviront à financer la construction de centres de formation professionnelle et à renforcer les capacités des Camerounais dans divers secteurs. Ce volet de la réforme répond à une demande croissante pour un meilleur développement des compétences locales face à l’internationalisation de l’économie.
Selon les chiffres récemment partagés par le Minrex, le Cameroun accueille près de 60 000 travailleurs expatriés. La majorité de ces expatriés provient d’une quinzaine de pays et se concentre principalement dans les régions du Littoral et de l’Est du pays, où environ 10 000 travailleurs étrangers sont installés. Ces régions représentent les zones économiques les plus dynamiques du pays, notamment Douala et Yaoundé, attirant ainsi une grande partie des talents étrangers.