Cette donnée est rendue publique le cabinet Trends & Poor qui prévoit une tendance haussière d’ici cinq ans.
Le marché de la viande de porc au Cameroun connaît un essor remarquable. Selon une étude de Trends & Poor, le secteur a atteint 231 milliards de FCFA en 2024, et cette dynamique devrait se poursuivre avec une croissance annuelle d’environ 9%. Le cabinet londonien prévoit que le marché atteindra près de 490 milliards de FCFA d’ici 2030, un chiffre plus que doublant en six ans. Ces prévisions s’appuient sur les tendances historiques du marché, la population croissante et l’augmentation des revenus à travers le pays.
Les régions du Centre et du Littoral dominent la consommation de viande de porc au Cameroun. Ces deux régions, bien que présentant le prix au détail le plus élevé (3 500 FCFA par kilogramme), concentrent plus de 58% du marché en 2024. L’extension de la consommation à la région de l’Ouest porte cette part à 71%. En revanche, les régions du Nord, de l’Est, du Sud et de l’Adamaoua représentent moins de 8% de la consommation totale, avec des prix variants largement, l’Extrême-Nord enregistrant le tarif le plus bas à 1 400 FCFA par kilogramme.
La production de viande de porc au Cameroun est soutenue par des éleveurs actifs principalement dans les régions du Nord-Ouest, de l’Ouest et de l’Extrême-Nord, qui fournissent l’essentiel du marché intérieur. Le cabinet Trends & Poor met en lumière le potentiel inexploité de cette filière, notamment dans les segments liés à l’exportation et à la valorisation des produits tout au long de la chaîne de valeur du porc. Cela pourrait contribuer à une augmentation encore plus rapide de la production et à une meilleure couverture des besoins nationaux.
L’étude révèle également les opportunités qu’offre le secteur de l’élevage porcin en matière de lutte contre la pauvreté. « Nous avons constaté d’énormes opportunités en matière de création de valeurs dans le secteur, tirées par le potentiel des exportations et des segments inexploités tout au long de la chaîne de valeur de la filière porc », souligne Trends & Poor. Le faible niveau d’éducation et d’expertise technique requis pour l’élevage porcin en fait un secteur accessible, avec des marges bénéficiaires élevées. Cela permettrait de développer des programmes de réduction de la pauvreté, notamment dans les zones rurales.
Selon le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), en 2024, le Cameroun a produit 39 676 tonnes de viande porcine. Il s’agit de la troisième production de viande derrière l’élevage bovin en tête avec une production de 94 300 tonnes de viande, suivi par la viande de volaille 50 836 tonnes.