Un appel à contributions est lancé en amont par la ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès pour permettre à tous les acteurs concernés de participer activement à cette réflexion collective.
L’insalubrité atteint des niveaux alarmants dans les métropoles du Cameroun. Face à l’accumulation des déchets dans les lieux publics, la ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtès annonce la tenue des « Etats généraux sur la gestion des ressources en déchets urbains ». Cet événement, prévu du 06 au 07 mai 2025 à Yaoundé, entend trouver des solutions durables pour la gestion des déchets dans les villes camerounaises, en mobilisant toutes les parties prenantes autour de cette problématique.
Dans un communiqué, la ministre Célestine Ketcha Courtes souligne que l’objectif de ces assises est d’« analyser collectivement les causes de l’insalubrité récurrente en milieu urbain », mais aussi de proposer des solutions concrètes pour y remédier. Il s’agit, selon elle, d’« une approche participative et inclusive » qui favorisera l’adhésion de tous les acteurs concernés. Cette démarche vise à instaurer une synergie entre les autorités locales, les citoyens, les experts et les organisations de la société civile, afin de garantir une gestion efficace des déchets.
En prévision de cet événement, une phase de consultations s’étendra du 15 au 30 avril 2025, période pendant laquelle experts, citoyens et organisations pourront faire part de leurs propositions. Ces consultations serviront à enrichir les débats et à définir des solutions adaptées aux réalités locales. « Nous invitons tous les acteurs urbains porteurs d’initiatives et de projets dans la gestion des déchets urbains à déposer leurs contributions », a précisé le communiqué, en rappelant que les propositions peuvent être envoyées via les délégations régionales et départementales du Minhdu, ou par voie électronique.
Dans le cadre de la loi de finances de 2019, l’Etat du Cameroun a instauré un droit d’accise spécial pour financer la collecte des ordures ménagères. Cependant, malgré la collecte de 60,6 milliards de FCFA entre 2020 et 2022, cette taxe ne permet toujours pas d’assurer une gestion optimale des déchets dans les villes. De plus, les fonds collectés ne sont souvent pas reversés aux communes dans les délais requis, ce qui limite leur efficacité.
Comparée aux besoins réels des collectivités locales, la somme récoltée sur ces trois années est insuffisante pour assurer un ramassage adéquat des ordures sur une seule période budgétaire. Selon le décret de 2023, 17,5% des recettes annuelles doivent être allouées aux communes de Yaoundé et Douala, mais cela reste bien en deçà des besoins réels, notamment pour Yaoundé. Une étude de 2016 indiquait qu’au moins 15 milliards de FCFA étaient nécessaires pour la collecte annuelle dans la capitale, et ce montant devrait sans doute être réévalué à la hausse en raison du boom démographique.