Ce projet énergétique piloté par Nachtigal Hydro Power Company (NHPC) entend couvrir 30 % des besoins énergétiques du pays. Toutefois, la mise en place des infrastructures nécessaires à l’évacuation de cette énergie reste un défi majeur.
Le Cameroun a franchi une étape importante dans son développement énergétique. La septième et dernière turbine du barrage hydroélectrique de Nachtigal a été mise en service le 18 mars 2025. Ce projet lancé en février 2019 par Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), atteint désormais sa pleine capacité de production de 420 mégawatts. Il répond à une demande énergétique croissante dans le pays, où la consommation d’électricité augmente chaque année de 7,1 %. À terme, le barrage devrait couvrir 30 % des besoins énergétiques du Cameroun, un pas significatif vers la diversification des sources d’énergie et la réduction des coupures fréquentes qui affectent les ménages et les entreprises.
Le barrage de Nachtigal est une réalisation clé pour le Cameroun, dans un contexte où les coupures d’électricité entravent le bon fonctionnement de l’économie et la vie quotidienne des Camerounais. Les nouvelles capacités de production offrent un soulagement attendu, permettant d’augmenter l’offre d’électricité et de soutenir la croissance économique. Cependant, cette avancée ne résout pas tous les problèmes du secteur énergétique du pays. Le principal défi reste l’évacuation de cette énergie produite vers les principaux centres de consommation, comme Douala, Yaoundé, et les zones industrielles.
Actuellement, les infrastructures de transport à haute tension nécessaires pour acheminer cette électricité de manière efficace ne sont pas encore complètement terminées. Selon le plan de réforme du secteur de l’électricité 2023-2030, un plan d’urgence transport-distribution doit être mis en œuvre entre 2023 et 2026. Cependant, Eneo, le concessionnaire du service public de l’électricité, peine à lever les fonds nécessaires auprès de la Société financière internationale (SFI), estimés à environ 210 milliards de FCFA. Ce financement est essentiel pour financer les investissements, notamment dans le domaine de la distribution, et accompagner l’arrivée de la centrale hydroélectrique de Nachtigal.
Dans ce contexte, les acteurs du secteur, notamment le ministère de l’Eau et de l’Énergie, Eneo et Sonatrel, doivent intensifier leurs efforts pour construire les infrastructures nécessaires et assurer la cohérence du réseau électrique. L’objectif est de garantir que la production d’électricité du barrage de Nachtigal soit correctement intégrée au réseau national et qu’elle puisse être utilisée efficacement dans les zones urbaines et industrielles.
EDF, acteur central du secteur énergétique camerounais, continue d’accompagner le pays dans ses ambitions énergétiques. En plus de Nachtigal, le groupe français est impliqué dans le projet hydroélectrique de Kikot, d’une capacité de 500 MW, qui pourrait devenir la plus grande centrale du pays si les délais sont respectés. Par ailleurs, EDF diversifie ses investissements en prenant le contrôle, en février 2024, de la start-up upOwa. Cette entreprise, spécialisée dans la distribution de kits solaires autonomes, vise à électrifier un million de foyers non connectés au réseau d’ici 2030, soutenant ainsi la transition énergétique décentralisée du pays.