Le président de l’institution, Luc Ayang, représentant du chef de l’Etat va procéder ce 6 mars 2025 à l’inauguration du nouveau siège à Yaoundé.
Après 4 ans d’attente, le siège du Conseil économique et social (CES) du Cameroun a officiellement ouvert ses portes ce 6 mars 2025. Le bâtiment situé dans la capitale du pays a nécessité un investissement de 44 milliards de Fcfa pour sa construction. Financé par l’État camerounais, ce projet a pris du retard par rapport à l’annonce initiale de 2021, en raison de divers facteurs logistiques et administratifs. Cette inauguration intervient alors que l’institution est en phase de redynamisation après plusieurs années de quasi sommeil.
L’histoire du CES est marquée par une longue période d’inactivité, liée à la révision des plans de développement du Cameroun après la crise économique des années 1980. Cependant, cette nouvelle inauguration s’inscrit dans un contexte plus large de modernisation de la planification économique du pays. Depuis sa création en 1972, l’institution a été un acteur dans la définition des grandes lignes de la politique économique et sociale du Cameroun, avant de sombrer dans l’oubli à partir des années 1980. En 2017, une restructuration a permis à l’institution dirigée par Luc Ayang depuis 4 décennies de se réinventer, avec une nouvelle mission axée sur la consultation et l’avis technique sur les projets d’envergure.
En effet, le décret du 24 avril 2023 a marqué une étape importante dans la tentative de remise en route du Conseil économique et social. Il a permis la nomination de ses 150 membres, répartis en huit catégories professionnelles, incluant des experts en agriculture, en commerce, en éducation, en environnement, et bien d’autres secteurs. Ces membres ont la responsabilité de donner des avis sur les grandes orientations politiques et économiques, bien que l’institution n’ait pas été consultée depuis plus de trois décennies. Cette réorganisation a pour but de rétablir un rôle central pour l’institution, qui pourrait potentiellement contribuer à la planification à moyen et long terme du pays.
Le secrétaire général du CES, Zacharie Ngoumbe, a été nommé en 2018. Expert en économie et en statistiques, il a pour mission de renforcer l’efficience du Conseil, mais son arrivée n’a pas encore permis de relancer véritablement l’institution. Bien que le budget annuel du CES s’élève à près de 2 milliards de Fcfa, la mise en œuvre des réformes a connu des obstacles, avec une institution longtemps restée marginalisée. Malgré ce contexte, l’inauguration du nouveau siège donne l’espoir d’un avenir plus fonctionnel et productif.
L’institution du CES, avec ses 150 membres, représente un microcosme des différents secteurs de la société camerounaise. La diversité de ses membres reflète la volonté d’assurer une représentativité équilibrée entre les régions, les langues et les genres. Cette pluralité est essentielle, car elle garantit que les recommandations émises par l’institution sont le fruit d’une réflexion collective enrichie par la multiplicité des points de vue. L’une des priorités pour l’avenir sera d’assurer que cette assemblée puisse réellement apporter une valeur ajoutée à la prise de décisions au plus haut niveau de l’État.