Selon l’organisme prévisionniste appartenant à Fitch Group, cette dynamique positive est soutenue par une hausse de la consommation des ménages et un renforcement des exportations de cacao. Toutefois, la production d’hydrocarbures continue de ralentir, et des incertitudes demeurent autour de l’élection présidentielle d’octobre 2025.
La dynamique économique du Cameroun semble marquée par un changement de cap. Alors que l’industrie pétrolière perd progressivement de son poids, c’est la consommation des ménages qui devrait devenir le moteur principal de la croissance. Selon une récente analyse de Fitch Solutions, le PIB réel du pays pourrait croître de 4,2 % en 2025, contre 3,7 % en 2024. Cette amélioration devrait être alimentée par des facteurs internes, notamment une meilleure consommation des ménages et la mise en œuvre de projets d’infrastructures.
Les prévisions indiquent une progression notable de la consommation des ménages, estimée à 4,2 % en 2025 contre 4 % l’année précédente. Cette dynamique devrait profiter du recul de l’inflation, notamment grâce à la stabilisation des prix des carburants et à la hausse des prix du cacao. Ce dernier, dont les cours ont fortement augmenté en 2024, constitue une source de revenus essentielle pour l’économie camerounaise.
En effet, l’agriculture, et en particulier la production de cacao, se profile comme un secteur clé. La production devrait augmenter de 6,7 % en 2025, ce qui renforcerait les exportations et les revenus liés à ce produit. Une telle performance serait renforcée par une envolée des prix du cacao, qui ont connu une hausse spectaculaire de 129,7 % l’année précédente.
Les infrastructures ne sont pas en reste. Des projets d’envergure, tels que la centrale hydroélectrique de Nachtigal et l’extension du port de Kribi, devraient renforcer l’économie. Ces initiatives, dont l’investissement total approche les 386 milliards de FCFA, pourraient créer des emplois et améliorer la compétitivité du pays. Néanmoins, les dépenses publiques resteront mesurées, en dépit de ces ambitions.
Pourtant, tout n’est pas rose. Les perspectives de la production d’hydrocarbures restent préoccupantes. L’approfondissement du déclin des champs pétroliers devrait réduire de 7,5 % les exportations nettes de pétrole et de gaz. Ce ralentissement se fait ressentir au moment où les recettes pétrolières étaient traditionnellement un pilier important du budget national.
A en croire la même source, l’équilibre budgétaire du pays pourrait être fragilisé par les coûts liés à l’organisation de la présidentielle prévue en octobre 2025. Un léger déficit budgétaire est attendu pour l’année à venir, à hauteur de 0,8 % du PIB, contre un excédent de 0,1 % cette année.
Dans le même ordre d’idées, la stabilité sociale pourrait être mise à l’épreuve à l’approche des élections présidentielles de 2025. La probabilité de tensions sociales pourrait constituer un risque non négligeable pour la croissance économique, comme le souligne Fitch Solutions. Les événements politiques à venir demeurent ainsi une incertitude dans le paysage économique camerounais.