Ce partenariat avec le gouvernement camerounais met l’accent sur la participation de l’État et l’implication des acteurs locaux dans le projet minier, dont les retombées devraient être substantielles pour la région de l’Est du pays.
L’Etat du Cameroun et la Cameroon Mining Company (Caminco) ont signé, le 14 mars 2025, une convention pour exploiter le gisement d’or de Mborguène, dans la région de l’Est. Un mécanisme de partage de production a été instauré afin de garantir une redistribution équitable des ressources. Conformément à l’accord, en plus des 10 % d’actions attribuées gratuitement à l’État camerounais, dès que la production commerciale débutera, 13 % de l’or extrait sera réparti entre plusieurs parties prenantes.
Dans les détails, l’État recevra 3 %, la Société nationale des mines (SONAMINES) 1 %, tandis que 4 % seront destinés aux actionnaires locaux. Enfin, 5 % de la production seront alloués à la taxe ad valorem, une mesure qui vise à financer des projets de développement local. Le reste de la production reviendra à Caminco S.A et à son partenaire technique et financier, la Shandong Gold Mining Co, Ltd, l’une des plus grandes entreprises productrices d’or en Chine, détenue à 42 % par l’État chinois.
La collaboration entre Caminco et Shandong Gold Mining Co, Ltd représente un partenariat stratégique de grande envergure. L’objectif est de produire 80 tonnes d’or en 2025, un chiffre ambitieux qui témoigne du potentiel du gisement de Mborguène, estimé à 2 millions de tonnes d’or. Les deux entreprises exploiteront un territoire de 500 km², une surface impressionnante qui devrait permettre une extraction à grande échelle. L’apport de la Shandong Gold Mining Co, Ltd, un acteur de taille dans le secteur, s’avère crucial pour l’atteinte de cet objectif de production.
L’impact de cette exploitation minière ne se limitera pas à l’aspect économique. En effet, la convention inclut plusieurs mesures visant à stimuler le développement local et régional. Par exemple, 0,5 % de la production de l’entreprise sera versé au fonds de développement du secteur minier, tandis que 0,7 % du chiffre d’affaires de Caminco S.A sera alloué au compte spécial de développement des capacités locales. Ces fonds seront utilisés pour financer des projets de développement dans l’arrondissement de Bétaré-Oya, où se situe le gisement. Un point fort de cet accord est l’importance accordée au développement humain et à la formation dans le secteur minier.
Le PDG de Caminco, Roger Bogne, a également promis de nombreuses retombées pour la région, dont le développement des infrastructures et la construction d’un centre de formation spécialisé dans les techniques d’exploitation et de traitement du minerai. L’entreprise prévoit également l’instauration d’un programme de stages académiques, avec au moins 20 places disponibles chaque année pour les étudiants des écoles et structures de formation dédiées aux métiers des mines et des carrières.
Sur le plan fiscal, le gouvernement a accordé à Caminco une préférence domaniale de 75 000 FCFA par km² par an, avec une taxe d’exportation fixée à 5 %. Ces conditions fiscales favorables permettront à la société d’opérer dans un cadre stable et incitatif, tout en garantissant une part des revenus pour le Cameroun.