Les producteurs de cacao de Biakoa, une localité située dans la région du Centre du Cameroun, ont récemment réalisé une vente record de plus de 200 tonnes de fèves de grade I, générant plus d’un milliard de FCFA. Ce montant représente une performance impressionnante et le prix le plus élevé enregistré par ces producteurs depuis le début de la campagne cacaoyère 2024-2025, bien que ce montant reste inférieur aux 6 000 FCFA par kilogramme atteints lors de la campagne précédente.
Le succès de cette opération repose en grande partie sur le modèle de vente groupée, soutenu par les autorités publiques. Les ventes groupées, souvent comparées à des enchères, mettent en concurrence plusieurs acheteurs pour le même lot de fèves, permettant ainsi aux producteurs de négocier des prix plus avantageux. Grâce à cette méthode, les producteurs peuvent vendre de grandes quantités de cacao, ce qui augmente leur pouvoir de négociation et leur capacité à obtenir des prix plus compétitifs.
En regroupant les productions de différents membres de plusieurs coopératives, les producteurs de Biakoa ont pu proposer une offre plus substantielle à trois acheteurs. Cette concentration de la production a non seulement facilité les ventes, mais a également renforcé la compétitivité des producteurs face à un marché exigeant. « C’est le résultat des mesures prescrites par le chef de l’Etat en 2017 : l’instauration d’une prime incitative de qualité, la réduction de moitié du montant de la redevance à l’exportation et la densification des centres d’excellence de traitement post-récolte », a indiqué Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre camerounais du commerce.
Selon les données compilées par le Système d’information des filières (SIF), le 6 décembre 2024, le kilogramme de fèves de cacao était cédé au port de Douala à 4200 FCFA au minimum, contre un maximum de 4 500 FCFA. La production cacaoyère pour la campagne 2024- 2025 lancée en août dernier, devrait atteindre 276 900 tonnes, selon les prévisions de la BEAC. L’institution estime que cette production représenterait une hausse de 8 000 à un peu plus de 10 000 tonnes par rapport à la campagne précédente.