Avec 16 ans d’expérience au sein d’institutions multilatérales, le burkinabé Léandre Bassolé prend les rênes du Bureau régional de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour l’Afrique centrale. Un tournant stratégique pour la région, porté par un leader aguerri.
C’est une nomination qui retient l’attention des milieux économiques africains. Depuis le 1er mai 2025, Léandre Bassolé, expert burkinabè du développement, occupe le poste de Directeur général du Bureau régional de développement, de l’intégration et de la prestation de services pour l’Afrique centrale, ainsi que celui de chef de bureau désigné pour le Cameroun. La Banque africaine de développement (BAD) mise sur son expérience pour accélérer l’intégration régionale et renforcer les partenariats stratégiques. Bassolé, connu pour son humilité, a exprimé son engagement total à relever les défis de la région, saluant le potentiel exceptionnel de l’Afrique centrale.
Son parcours au sein de la BAD illustre une trajectoire ascendante impressionnante. Entré à la Banque en 2009, ce docteur en économie du développement, diplômé de l’Université d’Auvergne et formé à Harvard et Berkeley, a multiplié les responsabilités. Il a récemment codirigé le Bureau pour l’Afrique de l’Est, gérant un portefeuille colossal de plus de 7 000 milliards FCFA répartis sur 13 pays. Parallèlement, il a assumé la fonction de chef de bureau pays pour des États stratégiques comme l’Éthiopie, Djibouti ou la Guinée, témoignant de sa capacité à conjuguer vision régionale et action locale.
Le champ d’action de Bassolé ne se limite pas aux sphères décisionnelles. Macroéconomiste de formation, il a mené des réformes majeures sur le terrain dans sept pays africains, dont le Mali, le Sénégal et le Rwanda. Gouvernance, agriculture, énergie : les secteurs impactés par son action sont variés, illustrant un savoir-faire opérationnel rare. Sous son impulsion, la BAD a, par exemple, contribué au projet pharaonique de nouvelle ville aéroportuaire d’Ethiopian Airlines, pesant plus de 4 500 milliards FCFA.
Avant son immersion dans les institutions de développement, Bassolé s’est distingué comme chercheur et spécialiste de l’impact économique, au CNRS en France ou encore au sein du Groupe de la Banque mondiale. À la Banque mondiale, il a participé à la rédaction du rapport phare de 2008 sur l’agriculture au service du développement, une référence dans les milieux académiques et politiques. Cette double casquette de chercheur et de praticien confère à Bassolé une crédibilité rare dans le monde du développement multilatéral.
Sa nomination à la tête de l’Afrique centrale intervient à un moment stratégique. La région, riche en ressources mais confrontée à des défis complexes, bénéficie désormais d’un leader rompu aux subtilités du terrain. Akinwumi Adesina, président de la BAD, salue en Bassolé un expert capable d’allier gestion des portefeuilles, création de partenariats et pilotage des équipes. Objectif affiché : accélérer l’impact des interventions de la Banque et renforcer la résilience économique régionale.
Pour Bassolé, ce nouveau chapitre est un retour aux sources. Après avoir servi l’Afrique de l’Ouest, de l’Est et Australe, il met désormais son expertise au service d’une Afrique centrale en quête de transformation. À l’heure où la BAD redéfinit ses priorités, cette nomination incarne l’ambition d’un développement plus inclusif, arrimé à des partenariats solides et des réformes de fond. Une mission à la hauteur d’un homme qui incarne déjà l’un des visages les plus prometteurs du développement africain.